Echangeant avec une centaine de représentants de la communauté burkinabè vivant en Côte d’Ivoire, mardi 7 juin à Abidjan, en marge d’une visite d’amitié, le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a déclaré regretter la politisation de la diaspora.
Le Premier ministre n’apprécie pas que les politiques manipulent les Burkinabè de l’étranger. Yacouba Isaac Zida l’a répété devant une centaine de ressortissants venus à sa rencontre, mardi 7 juillet 2015 à Abidjan, en marge d’une visite d’amitié de 48 h en Côte d’Ivoire. «S’il y a une chose que je regrette, c’est la politisation de la diaspora. Les partis politiques ne doivent pas diviser nos ressortissants à l’étranger sur la base de considération partisane», a fustigé Zida devant un parterre de compatriotes. Réplique d’un participant présenté comme proche de l’UNDD de Me Hermann Yameogo. Pour Gnissi Dominique, les mésententes entre les Burkinabè de la diaspora sont le fait des politiciens depuis la mère-patrie. «On a l’impression que les Burkinabè de la diaspora ne veulent pas du succès de la Transition. C’est faux. En aucun cas, nous allons poser un acte visant à faire échouer la Transition», a-t-il expliqué, ajoutant avoir demandé à leurs militants de rentrer au pays pour s’enrôler sur les listes électorales. Les intervenants ont d’ailleurs tenu à réaffirmer leur soutien à la Transition. «Notre soutien à la Transition est totale», ont-ils répété en chœur.
Auparavant, leur porte-parole, Issaka Kindo, avait pourtant présenté les excuses de la communauté à la suite de l’incident survenu quelques mois plus tôt lorsque le ministre de la Sécurité, Auguste Denise Barry, avait été pris à partie par des ressortissants mécontents pour motif de ne pouvoir voter à la présidentielle d’octobre prochain. «Notre souci était de pouvoir exprimer nos voix aux élections d’octobre. Nous restons convaincus que cette volonté sera traduite en acte pour la diaspora«, a plaidé M. Kindo.
Repondant à ses compatriotes, M. Zida a dit que «pour nous, l’incident est clos. Le gouvernement a tourné la page de cet incident». Une façon de dire que leurs excuses sont acceptées.
Parmi les points évoqués lors des échanges, figurent la question des déplacés du Mont Peko, la qualité de la carte consulaire, la protection juridique des ressortissants ou encore l’instauration d’un fonds de FINANCEMENT des femmes. Sur le dossier «sensible» du Mont Peko, le Premier ministre recommande de le gérer avec prudence et responsabilité. «Nous ne pouvons pas ignorer les Burkinabè de l’extérieur«, a-t-il rassuré. Interrogé sur la nécessité d’organiser un référendum sur le vote de la diaspora, Yacouba Zida a dit ne pas y voir une pertinence. «L’article 37 de la Constitution qui a divisé les Burkinabè sera verrouillé avant les élections«, a-t-il par contre annoncé.
Saturnin N COULIBALY