Women environnemental programme Burkina (WEP-BF), en collaboration avec Christian Aid, a organisé une conférence de presse le 29 mars 2013 à Ouagadougou. Objectif : faire connaître à la population la déclaration qu’ils ont adoptée pendant l’atelier consultatif des 12 et 13 mars derniers. Pendant cette rencontre, les experts et les hommes de médias ont échangé sur les questions environnementales, notamment l’appauvrissement des sols, le changement climatique et les OGM.
« Quatre cents ans, c’est la durée qu’il faut aux sachets plastiques pour se dégrader. Or, quatre cents ans dans la vie d’un homme, ce n’est pas peu », a indiqué Ferdinand Sanou, de Christian Aid. Ces sachets, qui pullulent un peu partout dans le pays, polluent et appauvrissent les sols, rendant difficile le travail des agriculteurs. Il est donc souhaitable que les usines fabriquent des sachets biodégradables, ce qui permettra de sauvegarder l’environnement, a souligné M. Sanou. Quant à l’usage des Organismes génétiquement modifiés (OGM), il a recommandé beaucoup de précautions car, il peut y avoir de nombreuses conséquences sur l’environnement et l’agriculture. Selon Ferdinand Sanou, le développement pour le développement peut avoir une conséquence terrible dans la durée.
De ce fait, il faut plutôt assurer la durabilité du développement. Par ailleurs, 2015 constituera l’année du passage des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) vers les Objectifs de développement durable (ODD). Les négociations porteront, d’une part, sur l’Accord mondial sur le climat et, d’autre part, sur l’adoption d’objectifs en matière de développement durable. Le tout constituera une avancée importante pour la planète. C’est dans cette perspective que le thème « Durabilité environnementale à mettre au centre des réflexions sur l’agenda de développement post 2015 » débattu par les experts de WEP-BF, Christian Aid et de plusieurs autres organismes lors de l’atelier régional du 12 au 13 mars 2013. Les débats ont conduit à l’élaboration de la déclaration présentée le 29 mars.
Eradication de la pauvreté
Cette déclaration suggère l’adaptation, l’atténuation et la résilience comme réponses aux changements climatiques, ainsi que l’éradication de la pauvreté, a souligné la présidente de WEP-BF, Zenabou Segda. Au nombre des points forts du texte, elle a cité la garantie de la souveraineté alimentaire et de la sécurité nutritionnelle par l’aménagement et la restauration de nos écosystèmes et le renforcement des capacités de stockage, de transformation et de distribution. A cela s’ajoute la sécurisation des investissements hydrauliques et la promotion de la gestion durable et celle de l’eau en tant que ressource. Au renforcement des mesures de précautions sur les OGM s’ajoute l’utilisation appropriée et la gestion intégrée des ressources naturelles. Sur ce point, les participants ont suggéré qu’une attention particulière soit accordée à la réparation continue des dégâts causés par l’exploitation des ressources extractives. Le contrôle et l’interdiction de l’utilisation des Polluants organiques persistants (POP), qui affectent quotidiennement la santé des populations, ont aussi été recommandés. Il a aussi été question de la création des opportunités d’emplois verts pour faciliter l’autonomisation des jeunes et de la promotion de l’égalité du genre par l’autonomisation des femmes vulnérables. Cette dernière sera rendue possible grâce à la facilitation de l’accès aux produits bancaires et aux projets de développement.
La population a son rôle à jouer
Selon Zenabou Segda, la population a aussi un rôle à jouer dans la sauvegarde de l’environnement. En effet, l’assainissement ou la plantation d’arbres utiles, individuellement ou en communauté, peuvent aider à protéger l’environnement si chacun s’y met. Ainsi, la présidente de WEP-BF a invité tout le monde à faire face aux changements climatiques en vue de renverser la tendance à la dégradation. Selon Philippe Bassinga, chargé de programme de Christian Aid, les organisations de la société civile sont entre le politique et l’économie, alors il s’agit d’attirer l’attention des politiciens, afin qu’ils agissent dans ce sens. C’est pourquoi ladite déclaration a été envoyée au Premier ministre et au ministre de l’Environnement et du développement durable. Elle doit aussi être portée à la connaissance de la population. « C’est une question de survie et non une doléance », a renchéri Philippe Bassinga.