Denise auguste BARRY aura-t-il le courage de signer la dissolution du Balai citoyen, ce mouvement dit de la société civile qui marche plutôt sur les plates-bandes des organisations et formations politiques ? La question vaut son pesant d’or. Dans la mesure où l’un, (Denise BARRY) est ce qu’il est, parce que l’autre (le Balai citoyen) a fait ce qu’il a fait les 30 et 31 octobre 2014. Non, le MATDS n’y pense même pas car c’est se faire hara kiri que de scier la branche sur laquelle il est assis ; aussi pourrie qu’elle puisse être. Or, au vu de ses agissements et de son discours menaçants pour la paix sociale, aujourd’hui, la dissolution du Balai citoyen est plus qu’une nécessité de salubrité publique.
Pourquoi faut-il dissoudre le Balai citoyen ? Et bien, dans la forme, l’association des deux rastas ne fait plus ce qui a motivé la signature de son récépissé de reconnaissance officielle. Et pour cause, une OSC, pour ceux qui ne le savent pas, est un contre-pouvoir et non une organisation contre le pouvoir. Mais, depuis sa création, en aucun moment, le Balai citoyen n’a joué son rôle de contre-pouvoir par des contributions constructives pour l’avancée de ce pays. Il semble plutôt être né dans le seul objectif de combattre le pouvoir de Blaise COMPAORE, avec même des armes, en témoigne la Une de notre parution N° 919-920 du 03 au 16 juin 2014. Cet objectif atteint par le dénouement des évènements d’octobre dernier, il est devenu plus qu’un mouvement politique qui participe à la gestion du pouvoir exécutif et entend imposer une marche aux organes de l’Etat. Son nouveau projet, parvenir à la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Dans le fond, ce que demande le Balai citoyen est au dessus de ses prérogatives. En effet, au vu de la complexité de la question de cette unité d’élite de l’Armée, le Président Michel KAFANDO a commandité un rapport devant permettre de mieux appréhender la situation. Depuis, le discours de réprobation des autorités de la Transition envers cette unité s’est assoupli voire a viré à une acceptation de fait de l’existence de cette unité indispensable pour la quiétude des Burkinabè et leur sécurité. Mais voilà que pour le « hippoper » de coordonnateur du Balai citoyen, SMOCKEY, les autorités de la Transition doivent rendre le rapport public ; et son organisation n’en démord pas, il faut dissoudre le RSP. On a l’impression qu’il pense que ce rapport est un album discographique qui doit être livré à la dégustation du grand public. Non Monsieur le rappeur, ce n’est pas tous les rapports qui doivent être du domaine public. Raison de sécurité ou d’Etat oblige. Contentez-vous donc de ce que l’autorité juge utile de donner comme information. La revendication du Balai citoyen, on le sait tous, est illégitime. Le RSP est une entité à part entière de l’Armée burkinabè. Que ce soit dans son mode de recrutement, dans son fonctionnement que dans ses missions, cette entité est de l’armée et a sa place dans l’armée.
Les deux poids deux mesures de Denise BARRY
Il est difficile de comprendre l’attitude du ministre en charge de la Sécurité qui a droit de regard sur les activités des différentes associations ou organisations de divers ordres sur l’étendue du territoire national. Avec un zèle suspect, Denise Auguste BARRY s’est empressé de dissoudre la FEDAP/BC. Il a trouvé un terreau propice pour cet acte liberticide qui rend service à ses nouveaux amis. Bien que cela soit illégal et illégitime aussi bien dans la forme que dans le fond. Il y a comme une loi de deux poids deux mesures qui a cours sous la Transition. En effet, tout comme la dissolution de la FEDAP/BC est illégale, il en est de même pour l’arrestation et la garde à vue de Soumane TOURE, qu’on accuse de sédition et de propos subversifs. Subversion pour subversion, sédition pour sédition, en quoi les propos de M. Soumane TOURE, premier responsable du PITJ, sont-ils plus subversifs que ceux de SMOCKEY ? Pourtant le rappeur n’a été inquiété outre mesure. Nous avons cru que Denise Auguste BARRY, en dissolvant la FEDAP/BC en conseil des ministres, irait jusqu’au bout de sa logique, en assainissant le milieu des OSC. Mais que nenni ! Au MATDS on a comme des œillères pour regarder et dans ce milieu de la société civile et dans celui des partis politiques où les uns peuvent se permettre ce que ne peuvent les autres. L’on fait simplement dans la justice des vainqueurs. Toute chose qui ne créera que des frustrations et fera le lit des contestations. Et les contestions font le lit des violences qui, lorsqu’elles atteignent le point de non retour comme celles soutenues et conduites par l’opposition politique et ses affidées d’OSC les 30 et 31 octobre, conduisent au chaos. Si c’est le chaos qui enchante le ministre BARRY, alors, allons seulement. Car tôt ou tard, le Balai citoyen subira le même sort que la FEDAB/BC : dissout.
Pouloumdé ILBOUDO