Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a tenu les 4 et 5 juillet 2015, à Ouagadougou, un congrès extraordinaire d’investiture du candidat du parti à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015. A l’issue des travaux, c’est sans surprise que les militants ont porté leur choix sur le président du parti, Roch Marc Christian Kaboré, pour conquérir le palais de Kosyam.
Roch Marc Christian Kaboré défendra les couleurs du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à l’élection présidentielle du 11 octobre prochain. Il a été désigné à l’issue du congrès extraordinaire du parti tenu les 4 et 5 juillet 2015, au palais des sports de Ouaga 2000. S’en est suivie la cérémonie d’investiture au stade municipal de Ouagadougou, dans une ambiance festive. Parée aux couleurs du parti, la cuvette du stade municipal a été prise d’assaut par des militants venus de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Mali, du Niger, de la Belgique, des Etats-Unis et bien sûr des 45 provinces du Burkina Faso. Des militants qui ont pris l’engagement ferme devant Roch Marc Christian Kaboré de lui assurer une « victoire éclatante » au soir du 11 octobre 2015. Après avoir reçu le drapeau du parti des mains de Salif Daillo, marquant l’acte symbolique d’investiture, Roch Marc Christian Kaboré a promis à son tour d’être le candidat des partisans et des adversaires, bref, de tous les Burkinabè. « Je m’engage à valoriser le capital humain en mettant le bien-être de chaque Burkinabè au centre du nouveau contrat dont nous sommes porteurs pour les cinq prochaines années », a-t-il déclaré. La santé et l’éducation pour tous, l’accessibilité à l’eau potable, la formation professionnelle et l’emploi des jeunes, la promotion de la femme comme actrice dynamique du développement et les inégalités sociales sont, entre autres, des chantiers prioritaires auxquels Roch Marc Christian Kaboré promet de s’attaquer une fois au palais de Kosyam. Auparavant, le président du MPP s’est prononcé à l’ouverture des travaux sur la crise au sein du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et l’opportunité de passer à une Ve République. Sur la question des remous au sein du RSP, le MPP a marqué sa désapprobation vis-à-vis de l’attitude des soldats. « En déplorant ces dérives dignes d’un Etat d’exception, le MPP tient à rappeler que nous sommes dans un Etat de droit et que le rôle de l’armée c’est d’être au service du peuple burkinabè, de défendre les institutions de la République et l’intégrité du territoire national» a signifié, Roch Marc Christian Kaboré. En ce qui concerne le changement de Constitution, tout en relevant la pertinence de la question, le parti du "soleil levant" se demande s’il faut aller à une Ve République en courant. Pour lui, la nouvelle Constitution doit être une œuvre collective et non une affaire personnelle de qui que ce soit. Quant au nouveau Code électoral qui continue de faire des gorges chaudes, le MPP estime qu’il n’y a pas d’exclusion dans la mesure où tous les partis politiques ont leur place dans la course. Des partis et formations politiques du Burkina Faso et de pays étrangers sont venus exprimer leur solidarité au MPP pour ce premier congrès extraordinaire. Ce sont, entre autres, l’Union pour la renaissance/ Parti sankariste (UNIR/PS), le Parti de la renaissance nationale (PAREN), l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Les représentants desdits partis ont, tour à tour, salué le combat mené par le MPP.
7e Premier ministre du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré est né le 25 avril 1957 à Ouagadougou.
Bio express
Après son Baccalauréat en 1975, il poursuit ses études en économie et gestion à l’Université de Dijon en France d’où il ressort avec un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en gestion et un Certificat d’aptitude à l’administration et à la gestion des entreprises. Dès son retour au pays, le jeune diplômé est promu en 1984 directeur général de la Banque internationale du Burkina jusqu’en 1989 où il accède au poste de ministre des Transports et des Communications. Commence alors une carrière politique qui va conduire Roch Marc Christian Kaboré au poste de Premier ministre le 22 mars 1994. Bien avant, l’économiste-gestionnaire a eu à occuper des portefeuilles de ministre des Finances en juin 1992, ministre chargé de la Coordination de l’action gouvernementale et de celui chargé des Relations avec les Institutions en 1993. Elu député de la province du Kadiogo en 1991, il est propulsé 1er vice-président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso après avoir été réélu en 1997. Roch Marc Christian Kaboré s’investit davantage dans le parti du président Blaise Compaoré, le CDP, dont il devient, en 1999, le secrétaire exécutif national. Après les législatives de 2002 où il siège successivement pour un troisième mandat, Roch Marc Christian Kaboré se voit porté à la tête de l’Assemblée nationale du Burkina Faso. Poste qu’il occupera pendant 10 ans. Remplacé par Soungalo Apollinaire Ouattara le 28 décembre 2012, Roch Marc Christian Kaboré démissionnera du CDP le 4 janvier 2014 avec une bonne partie de ses camarades-membres du bureau politique national dont Salif Diallo et Simon Compaoré, pour créer trois semaines plus tard, le MPP. Il devient alors un farouche opposant au projet de modification de l’article 37 de la Constitution du Burkina Faso devant permettre au président Compaoré de sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels.
Beyon Romain NEBIE