Ouagadougou - Le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a décrété une grève générale de 96heures allant du mardi 2 avril à 00heures au vendredi 5 avril 2013 à 24 heures pour protester contre le « licenciement » d’un des leurs et « l’affectation arbitraire » d’un autre, a appris l’AIB.
La décision de grève de 96 heures est dictée d’une part par le « licenciement » prononcé en Conseil des ministres du 6 mars 2013 contre l’anesthésiste Nonguebzanga Kaboré au motif de « non assistance à une patiente », décédée le 17 décembre 2012 et d’autre part, par l’affectation de Aoué Gombnimbou pour « nécessité de services », a indiqué le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), Raphaël Nanéma, lors d’une conférence de presse.
Pr Adama Lingani, l’un des conférenciers a soutenu que Nonguebzanga Kaboré ne saurait être tenu responsable du décès de la parturiente car « l’insuffisance du plateau technique du bloc opératoire de Séguénéga est telle qu’au cours des 5 dernières années, aucune crise d’éclampsie n’y a jamais été prise en charge ».
« Le coupable ne peut être ni l’anesthésiste Nonguebzanga Kaboré qui a suggéré l’évacuation de la patiente à Ouahigouya ni l’équipe du bloc opératoire (…) mais des autorités qui n’ont rien fait depuis près de 5 ans pour relever le plateau technique du bloc opératoire », a martelé Raphaël Nanéma.
Pour le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Tolé Sagnon, « les réquisitions préventives et massives » opérées par le gouvernement en vue « de briser les mots d’ordre de grève », constituent « des abus et des atteintes aux libertés syndicales ».
L’affectation de Aoué Gomgnimbou à Ouagadougou « après 25 ans de services passés dans la province du Poni (400km de la capitale) où il a construit et préparé sa retraite » est selon les responsables du SYNTSHA, « une sanction du gouvernement face au mot d’ordre de grève que l’intéressé a respecté du 13 au 16 novembre 2012 ».
Selon M. Nanéma, les affectations de M. Gomgnimbou pour nécessités de services, le 22 novembre 2012 et le 4 mars 2013 « ne convainc personne car l’autorité politico-administratives a attendu plus de 100 jours avant d’identifier » le point de chute de ce dernier.
En novembre et en décembre 2012, le SYNTSHA a organisé des grèves pour exiger du gouvernement le respect du protocole d’accord de juin 2011 portant notamment sur les conditions de travail des agents de santé et le poids financier des évacuations sanitaires sur les malades et leurs parents.
Le 7 septembre 2011 l’accoucheuse auxiliaire Salimata Bahan/Tankoano et l’agent itinérant de santé, Zénabou Ouattara/Yoni, suite au décès d’une parturiente à Bobo Dioulasso le 1er septembre 2011, ont été révoquées en Conseil des ministres avec poursuites judiciaires.
