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Le Quotidien N° 729 du 29/3/2013

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Pâques 2013 : « L’occasion de prier pour la paix afin de bâtir une nation de cohésion sociale et de paix véritables », / Mgr Paul Ouédraogo, archevêque de Bobo-Dioulasso
Publié le samedi 30 mars 2013   |  Le Quotidien


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© Autre presse par DR
Mgr Paul Ouédraogo, archevêque de Bobo-Dioulasso


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Le diocèse de Bobo-Dioulasso érigé en archidiocèse depuis le 15 décembre 2001 compte au total 17 paroisses. A quelques heures de la célébration du mystère de Pâques nous avons rencontré l’archevêque de cette zone catholique, Mgr Paul Ouédraogo. Dans l’entretien qu’il a accordé, le jeudi 28 mars 2013, il décrypte les tréfonds de cette fête et appelle tous les chrétiens à être des modèles de témoins du Christ amour pour une société de paix et de cohésion.
Le Quotidien : Monseigneur, la communauté chrétienne célèbre le mystère de la Pâques. Mais depuis le dimanche des rameaux nous sommes entrés dans la semaine sainte. Quelles sont les origines de l’institution de cette semaine ?

Monseigneur Paul Ouédraogo, archevêque de Bobo : Les origines de la semaine sainte remontent aux prémices en ce sens qu’il faut rappeler que Pâques est la fête la plus importante au niveau de notre foi catholique. Pour le chrétien la mort et la résurrection du Christ est l’évènement central sur lequel est fondée notre foi. Parce que c’est par sa mort et sa résurrection que le Christ signe sa divinité. Mais déjà elle nous est suggérée par sa naissance mystérieuse à Noel. Il est né d’une vierge par l’action du saint esprit. Cette divinité nous est suggérée aussi par tous les miracles qu’il a accomplis au cours de sa vie publique pendant les 3 années où il a sillonné les villes et les villages de la Palestine. Mais c’est vraiment par sa mort et sa résurrection que le Christ signe sa divinité. Cette fête parce qu’elle est centrale, l’Eglise la met au cœur de toutes ces célébrations. Toute l’année liturgique est organisée en fonction de la Pâques. La semaine tire ses origines dans le fait que Jésus, quand il est monté à Jérusalem pour la Pâques est entré acclamé par la foule. C’est cette entrée triomphale qui marque le début de ce qui va se passer dans la semaine. Il est entré triomphalement à Jérusalem et y a passé toute la semaine comme le temps que durait la Pacques juive. Et au fond de tout c’est le repas pascal qu’il prend avec tous ses disciples le jeudi saint. C’est à la fin de ce repas, quand il s’est retiré dans le jardin des oliviers pour prier qu’intervient son arrestation avec la trahison de Judas. La suite est connue. C’est un procès précipité dans la nuit du jeudi et dans la journée du vendredi. Lequel procès est clos par sa condamnation à mort et sa crucifixion le vendredi dans l’après-midi. Les juifs devaient commencer la Saba le samedi dans l’après-midi vers 16h précisément. Donc c’est aves hâte que Jésus a été retiré de la croix et placer dans le tombeau. On n’a pas pu faire toutes les toilettes funéraires rituelles chez les juifs. C’est pour cette raison qu’après la Saba les femmes se rendirent au tombeau de Jésus pour accomplir les rites qui n’avaient pas pu être accomplis du fait de la Saba. C’est là qu’elles ont trouvé le tombeau vide. Donc, l’Eglise a pris l’habitude d’accompagner Jésus depuis le dimanche des rameaux, son entrée triomphale à Jérusalem et les évènements du Jeudi et du vendredi saint.

Il est aussi question du triduum pascal. Comment le chrétien doit comprendre et vivre ce moment précieux de la vie de foi

Le triduum pascal commence aujourd’hui avec le jeudi saint qui est le jour où le Christ a institué l’Eucharistie et le sacerdoce. C’est d’ailleurs la raison de la célébration particulière de la fête des pères en ce jour. On dit que c’est leur fête parce qu’en instituant l’Eucharistie Jésus a donné le pouvoir à ses apôtres de faire cela en mémoire de lui. Et c’est ce que perpétuent les prêtres depuis cette première scène du Jeudi saint. A la fin de cette célébration, on accompagne le saint sacrement au reposoir pour commencer la veillée avec le Christ parce que cette nuit du jeudi il n’a pas dormi. C’est pourquoi qu’à la fin de la célébration il y a l’adoration. Dans les différentes paroisses, les communautés vont passer par petits groupes pour veiller et prier selon l’invitation que le Christ lui-même a fait à ses disciples à la fin du repas du jeudi saint « veillez et priez avec moi ». Donc, nous allons veiller et prier avec lui. Demain vendredi, c’est la journée la plus difficile. C’est un jour de jeûne et d’abstinence pour nous, chrétiens. Il correspond au procès de Jésus, de sa condamnation a sa crucifixion aux environs de midi, suivi de sa mort qui intervient vers 3h de l’après-midi. Le samedi, jour de la Saba juive, dans l’après midi commence la veillée pascale. Au cours de cette veillée l’Eglise a pris l’habitude d’accueillir ses nouveaux catéchumènes adultes par le sacrement de baptême. Ce sont les sacrements de l’initiation chrétienne. Ils seront à la fois baptisés, ils feront leur première communion et là où cela est permis, ils seront même confirmés. Selon qu’on a de nombreuses personnes à baptiser la célébration qui commence aux environs de 21h peut se terminer plus ou moins tard. La fête de la Pâques culmine avec la veillée pascale qui proclame déjà la résurrection du seigneur avec le chant de la lumière et le feu nouveau qui dit que la résurrection du Christ éclaire d’une lumière nouvelle la vie humaine. Nous ne découvrons vraiment bien l’homme dans toute sa dimension qu’à la lumière de Christ ressuscité. Enfin, le jour de Pâques est évidement le jour de la résurrection du seigneur qui est célébrée avec beaucoup de fastes, beaucoup d’ampleur.

A propos des célébrations de la veillée pascale et du dimanche de Pâques. Peut-on choisir de célébrer l’une ou l’autre seulement ?

Dans l’Eglise c’est la même célébration qui commence dans la nuit du samedi et qui se termine le dimanche. Je pense que l’Eglise ne nous dit pas de saucissonner les célébrations. C’est-à-dire que tu fais ceci et tu ne fais pas cela ! C’est la même célébration festive qui nous entraine depuis la nuit de Pâques jusqu’au matin de la résurrection. On le sait tout le monde n’est pas à mesure de participer à la veillée pascale, il n’y a pas de problème en cela. En tout cas les prêtres célébreront aussi bien la nuit pascale que le jour de la résurrection. Nous allons permettre aux nombreux de chrétiens de célébrer l’occasion du samedi saint et de la veillée pascale.

Bobo-Dioulasso est souvent cité comme une des zones qui fait beaucoup de baptiser. Est-ce que cela se confirmera à l’occasion de cette fête de Pâques ?

D’une façon générale oui. Il n’y a pas que Bobo-Dioulasso qui est un centre de baptême. C’est plutôt l’ensemble de nos cités urbaines qui donnent cette image. Dans l’archidiocèse de Bobo je ne peux pas vous donner des chiffres parce que je viens d’arriver. Ce sont des chiffres que j’aurai au soir du dimanche de Pâques. J’appellerai les différents curés de paroisses pour avoir le nombre de baptêmes dans chaque paroisse. Mais de manière générale nous avons autour de 1000 et 1500 baptêmes dans le diocèse de Bobo-Dioulasso dont la grande concentration se situe dans la ville de Bobo-Dioulasso dans les paroisses de la cathédrale, la sainte famille de Tounouma, la paroisse St Vincent de Paul de Koko, secteur 4, la paroisse Dominique Savio, la paroisse Notre Dame du Sénacle à Yenneta et la paroisse St Maurice de Sacabi. Mais nous avons aussi des baptêmes dans les villes moyennes comme Orodara et Toussiana et dans les villages tels Koundoungou et de N’dorola.

Toutes les Pâques sont spécifiques, sont particulières. La liturgie chrétienne a conçu un développement cyclique où chaque année nous vivons l’année liturgique en ayant son centre à Pâques. Pâques 2013 est célébrée sous plusieurs signes. D’abord l’année de la foi dans laquelle le Pape Benoit XVI nous a engagés qui se clôturera en novembre prochain. Cette année de la foi demande à chaque chrétien de se renouveler de manière particulière dans la foi. Il faut que la foi en la résurrection du seigneur Jésus Christ marque profondément notre foi et chasse de notre vie la peur et nous transforme en authentiques témoins qui croient en la mort et en la résurrection du Christ qui nous sauve et dont nous avons la mission de proclamer à toute la créature. Il y a cette année de la foi mais aussi ce signe particulier que nous venons de vivre à savoir l’élection d’un nouveau Pape après que le Pape Benoît XVI ait renoncé à sa charge pontificale. Il y a eu le conclave à l’issu duquel le Pape François nous a été donné comme Pape. Le Pape François qui dans son message de début de pontificat donne déjà des signes forts et souhaite une église qui se purifie davantage, une église qui prête une attention plus forte aux pauvres. Il souhaite aussi une église qui prend parti de vivre les béatitudes de la pauvreté : une église pauvre pour les pauvres et une église qui se dépouille pour ne se consacrer qu’à l’essentiel. Le programme du Pape François qui fait référence à François d’Assise nous invite tous en cette fête de Pâques a réellement faire la plongée dans les béatitudes pour redécouvrir ces béatitudes que le Christ nous a laissé : heureux les pauvres, heureux les doux, heureux les artisans de paix, heureux les cœurs purs et heureux ceux qui ont faim et soif. Je pense que c’est ce message que l’église va développer et chaque chrétien où qu’il se situe est invité à témoigner de ce message. Nous y arriverons qu’avec la force que le Christ lui-même nous donne. Nous ne pourrions être fidèles à ce Dieu qui nous demande des exigences d’amour, d’un amour qui va jusqu’au bout de lui-même qui est prêt au sacrifice voir la mort comme le Christ lui-même nous en a donné l’exemple qu’à l’ombre du ressuscité. Et cela vaut pour nos relations humaines, les uns avec les autres, nos relations familiales et fraternelles. Le monde entier doit développer cette fraternité universelle. Au niveau du Burkina, Pâques nous donne l’occasion de prier pour la paix afin que chacun reconnaisse en l’autre un frère avec qui il peut cheminer, construire et bâtir non seulement des familles, des communautés qui vivent en bonne entente mais aussi une nation qui connaisse une véritable cohésion sociale et de paix.

Mgr, alors que notre entretien tire à sa fin, quel message avez-vous à l’endroit des fidèles chrétiens qui sont déjà dans la joie pascale ?

Le message que j’ai, c’est un message pascal. C’est demander à l’ensemble de la communauté chrétienne d’entrer avec beaucoup de foi et de sincérité dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ afin que nous-même, nous mourions aussi de nos péchés pour ressusciter avec le Christ. Il nous faut, nous-mêmes devenir des hommes nouveaux, renouvelés par la grâce de la résurrection du sauveur. C’est en nous laissant renouvelé par la résurrection que nous serons à même de jeter des regards nouveaux sur les évènements et les situations, sur les personnes, les autres et que nous allons les redécouvrir avec les yeux et le cœur du seigneur Jésus qui les aime et qui veut que nous les aimions comme lui, les a aimé. Le message de Pâques c’est celui-ci. Il faut que la lumière du ressuscité nous engage tous sur le chemin de l’amour fraternel, sur le chemin du renouvellement intérieur et sur le chemin pour bâtir des sociétés humaines où règnent beaucoup de paix, d’entente, de fraternité, d’humanité et que les chrétiens à l’intérieur de ce monde soit réellement des témoins de la résurrection du seigneur Jésus. Je souhaite à tous vos lecteurs une bonne et sainte fête de Pâques .

Par Roger M. KABRE

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