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L’Observateur N° 8342 du 28/3/2013

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Afrique du Sud : Et on brûle à nouveau des cierges pour Mandela
Publié le vendredi 29 mars 2013   |  L’Observateur


Nelson
© Autre presse par DR
Nelson Mandela


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Et l’Afrique du Sud recommence à trembler. Et avec elle, tout le continent. La raison de ce brusque accès de fébrilité : Nelson Mandela a été de nouveau admis en clinique dans la nuit de mercredi à jeudi à Johannesburg pour une infection pulmonaire.

On brûle à nouveau les cierges et on recommence donc à prier avec d’autant plus de ferveur que nous sommes à la veille de Pâques, et que, depuis un certains temps, les séjours médicaux du héros national se multiplient. Cela fait en effet la deuxième fois, après une première hospitalisation en mars, que Madiba a été admis à l’hôpital. Avant cela, en décembre 2012, il avait fait un long séjour hospitalier (NDLR : admis à l’hôpital le 8 décembre, il y avait passé le jour de Noël) qui avait fait craindre le pire. Alors, beaucoup de gens se demandaient d’ailleurs si on ne le maintenait pas artificiellement en vie ou s’il n’avait pas carrément succombé et qu’on attendait de préparer les esprits à accepter la terrible nouvelle. Il n’en fut rien. Mais plus les allées et venues de celui dont la dernière grande apparition publique date de la finale de la coupe du monde 2010 entre son domicile et l’hôpital deviennent fréquentes, plus on a de sérieuses raisons de s’inquiéter. Il faut dire qu’à 94 ans, l’organisme d’un vieil homme comme celui-là est particulièrement affaibli de sorte qu’il peut être emporté au moindre coup de vent.

On souhaite que ce soit le plus tard possible, mais quand bien même Mandela aurait l’âge des patriarches de la Bible, il faudrait bien s’y résoudre un jour ou l’autre, car comme dirait le philosophe, «ce n’est pas la ciguë qui tue Socrate mais c’est le syllogisme». Mandela étant donc un mortel, l’irréversibilité du temps qui emporte tout sur son passage finira par s’imposer. Et nonobstant les communiqués médicaux aussi optimistes les uns que les autres toutes les fois qu’il est interné, le vieux baobab finira par s’écrouler.

On peut comprendre la vive inquiétude qui s’empare des Sud-Africains, disons des Africains tout court, à chaque fois que Madiba est souffrant. Homme d'Etat exceptionnel, digne fils que l'Afrique ait jamais enfanté, icône planétaire, béatifié de son vivant, on comprend dès lors pourquoi quand le titulaire d'un tel pédigree pique un rhume, c'est le monde entier qui tousse. Comment en effet ne pas s’incliner devant la grandeur de cet homme qui, pour avoir lutté contre le système inique de l’apartheid, a passé 27 de ses plus belles années au bagne (dont 18 sur l’île-prison de Robben Island et 9 dans la prison de haute sécurité de Pollsmoor dans la banlieue du Cap) pour n’en sortir qu’en 1990 sans amertume contre ses oppresseurs auxquels il a tendu la main pour l’érection d’une Nation arc-en-ciel ?

La lutte contre la maladie est sans doute l’un de ses derniers combats, mais certainement le plus difficile qu’il a mené.

En vérité, Nelson Mandela est un monument qui appartient désormais au patrimoine mondial de l’humanité et tout le mal qu’on lui souhaite à 94 ans est d’avoir une forme olympique.

Hyacinthe Sanou

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