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Sidwaya N° 7386 du 29/3/2013

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Le carême dans la célébration pascale : « C’est pour la purification de l’âme du chrétien »
Publié le vendredi 29 mars 2013   |  Sidwaya


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© Sidwaya par DR
Abbé Marcel Nacoulma, Vicaire à la paroisse universitaire Saint Albert le Grand-Rotonde


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Le carême occupe une place de choix dans la célébration de Pâques pour les fidèles chrétiens. Dans cette interview accordée à Sidwaya, le Vicaire à la paroisse universitaire Saint Albert le Grand-Rotonde, Abbé Marcel Nacoulma, revient sur le sens, la pratique et l’importance de cette prescription religieuse.

Sidwaya (S.). : Qu’entend-on par carême pour un fidèle chrétien ?

Marcel Nacoulma (M.N.). : Carême signifie quarante jours. C’est le temps de préparation à Pâques comportant un retour au Seigneur, un appel à la conversion. Les éléments qui s’y trouvent doivent aider le fidèle à reconnaître son péché et à revenir au Seigneur pour avoir le salut. C’est par la mort de Jésus-Christ que nous avons eu le salut. Alors, le chrétien qui se souvient qu’il est pécheur et qu’il a besoin du salut de Dieu, se mortifie. Il intensifie sa relation avec Dieu dans la prière et améliore sa relation avec son prochain à travers l’aumône et les exercices de charité.

S. : Y a-t-il d’autres éléments en dehors de ceux qui viennent d’être énumérés ?

M. N. : Il n’y a pas d’autres éléments. Le carême consiste pour le fidèle à jeûner, c’est-à dire ne pas manger, ne pas boire parce que dans nos langues, on ne connaît que l’expression
« jeûne » mais celui-ci n’est qu’un élément du carême pour le chrétien. L’essentiel ne réside pas en cela. Il y a la prière et les actes de charité. Lorsque nous parlons de jeûne au sens de se priver de nourriture et d’eau, ce n’est pas pour soi-même mais plutôt pour le Seigneur que nous le faisons. Il n’y a pas de moment pour cela. Durant les quarante (40) jours, c’est uniquement le mercredi des cendres et le vendredi saint qu’il y a jeûne et abstinence obligatoires pour tous les fidèles du lever au coucher du soleil. Mais pour le reste des 40 jours, il n’y a pas d’imposition de moment. Chacun dans sa pénitence décide des jours et des moments du jeûne et de l’abstinence.

S. : A quand remonte cette prescription ?

M. N. : Il est attesté que le jeûne de préparation chrétien était déjà présent dès le troisième (3e) siècle avec les trois piliers que j’ai donnés. Mais la matière de l’abstinence a évolué. A Rome par exemple, c’est de la viande qu’il est dit de s’abstenir parce que les Romains étaient de « gros » consommateurs de viande. C’était donc des orgies (sortes de banquets où on dressait à côté des vomiteriums) qu’on a interdit. Au Burkina Faso, on a gardé cela parce que c’est une imposition au niveau universel afin de marquer l’unité. Sinon, lorsque nous recevions la parole de Dieu dans les années 1900, on ne vendait pas la viande au coin de la rue. Alors, quand vous dites à quelqu’un de ne consommer la viande qu’une fois par semaine en 40 jours alors qu’il n’en consommait qu’une fois tous les trois mois, ça ne lui coûte rien. C’est alors qu’il fut décidé d’ajouter d’autres éléments comme l’alcool par exemple. Il faut noter que l’église est dynamique. Il y a des choses qu’on fait par solidarité du point de vue de l’universalité de l’institution pour marquer l’unité mais chacun essaie de mettre de côté quelque chose qui lui coûte. Et qui est généralement de l’ordre du plaisir. Comme c’est pour agrémenter notre repas, nous pouvons nous en passer et le peu qu’on aura récolté peut servir à quelqu’un d’autre pour acquérir l’essentiel.

(S.) : Quelle est l’importance du carême dans la célébration pascale ?

M. N. : C’est pour la purification de l’âme du chrétien parce qu’on s’chemine vers Pâques où nous ressuscitons avec le Christ. Donc tout le temps du carême a été pour nous un moment de mort. C’est- à-dire que le chrétien est appelé à mourir en ses désirs, en ses péchés et il les enterre avec le Christ qui est enterré le vendredi saint pour ressusciter dans la nuit de Pâques avec un cœur nouveau, un esprit nouveau. Toute la vie du fidèle est une vie de passion « mort/résurrection » du Christ. C’est ce mouvement que nous devons suivre chaque jour. On a voulu que le moment du carême soit un temps où nous vivons cela plus intensément. C’est en cela qu’il faut retenir que ce que nous avons vécu pendant ce temps, c’est pour nous améliorer et ne doit pas être abandonné juste après. C’est une période où on met la pression sur soi-même pour monter d’un pas ; alors il ne faut pas redescendre. C’est une continuité pour poursuivre le chemin de la sainteté.

Interview réalisée par Voro KORAHIRE

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