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Sidwaya N° 7386 du 29/3/2013

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Fixation des dates de Pâques : différents calendriers sollicités
Publié le vendredi 29 mars 2013   |  Sidwaya




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A la différence de la Noël ou de la Toussaint, la date de la fête de Pâques change chaque année. C’est une fête « mobile ». Elle est déterminée par rapport au calendrier lunaire au printemps, le premier dimanche qui suit la pleine lune. Le calendrier lunaire étant différent du nôtre (cycle de 28 jours), le calcul est assez complexe et il existe de nombreuses formules scientifiques pour le déterminer. Cependant, la date de Pâques se situe entre le 22 mars au plus tôt et le 25 avril au plus tard.

Pessa’h, la Pâque juive célèbre la fuite d’Egypte du peuple juif et le passage de la Mer Rouge. Cette Pâque est fêtée le jour de la pleine lune de printemps, le 14 nissan. Or, selon les Evangiles, c’est la veille de sabbat durant la préparation de Pessa’h qu’eut lieu la crucifixion de Jésus. Sa résurrection, trois jours plus tard, est célébrée par la Pâques chrétienne, le dimanche suivant la pleine lune de printemps. Fête juive et fête chrétienne, porte le même nom, mais on distingue la Pâque juive des Pâques des chrétiens : la Pâque juive s’emploie au singulier, les Pâques chrétiennes au pluriel pour évoquer à la fois la passion, la mort et la résurrection de Jésus autour de l’an 30. Au Moyen Age, on écrivait au singulier ou au pluriel indifféremment pour les deux fêtes. Elles se fêtent à la même époque, au début du printemps mais pas le même jour. Et elles n’ont pas la même signification. Cependant la Pâque juive a largement influencé la célébration chrétienne.

Détermination du jour de Pâques

Après le 1er concile de Nicée (aujourd’hui Iznik, en Turquie) en 325, il fut décidé que le calcul de la date de Pâques se ferait selon une règle fixe. Ainsi, Pâques est célébrée le dimanche après le 14e jour du premier mois lunaire du printemps, donc le dimanche après la première pleine lune advenant pendant ou après l’équinoxe de printemps. Dans la pratique, il est plus simple de revenir aux origines : Pâques correspond au premier dimanche qui suit la première pleine lune du printemps. En revanche, la date peut varier suivant la longitude de la ville où l’on effectue l’observation. Les catholiques choisissent Rome. Finalement, toutes les églises acceptèrent la méthode d’Alexandrie qui place l’équinoxe de printemps dans l’hémisphère Nord le 21 mars (alors que l’équinoxe astronomique se décale du 21 au 22 mars selon la périodicité des années bissextiles).
Un problème, apparu plus tard. C’est la différence des pratiques entre les églises occidentales et les églises orthodoxes. Les premières adoptent en 1582 le calendrier grégorien pour calculer la date de Pâques, alors que les autres continuent à utiliser le calendrier julien originel. Le Conseil œcuménique des Eglises proposa une réforme de la méthode de détermination de la date de Pâques lors d’un sommet à Alep (Syrie) en 1997. Cette réforme aurait permis d’éliminer les différences de dates entre églises occidentales et orientales ; elle devait entrer en application en 2001, mais elle échoua.

La Pâques chrétienne encore soumise à l’observation de la lune ?

Le calcul de la date de Pâques est assez complexe ; il est connu sous le nom de comput. Il existe des tables traditionnelles, mais aussi des algorithmes plus mathématiques pour la retrouver. La première méthode développée par Carl Friedrich Gauss présentait quelques erreurs : en 1954 (la formule donnait le 25 avril au lieu du 18 avril) et en 1981 (le 26 avril au lieu du 19 avril). De nombreux autres mathématiciens ont depuis, développé d’autres formules.
Le jour de Pâques a lieu le premier dimanche après la pleine lune qui suit le 21 mars. Pourquoi la pleine lune ? A l’origine, la Pâque est fixée par les Juifs au 15 du mois de nissan. Le mois commençant le jour de la nouvelle lune, le 15 du mois correspond alors à la pleine lune. L’équinoxe de printemps était fixé, à l’origine, dans le calendrier julien (établi sous Jules César), le 25 mars (le jour du solstice d’hiver a alors lieu le 25 décembre qui deviendra Noël). Mais à l’époque du concile de Nicée, en 325, on observe que l’équinoxe tombe le 21 mars. La différence de 4 jours s’explique par l’erreur du calendrier julien qui sera corrigée avec l’adoption du calendrier grégorien (l’équinoxe tombe en effet à la fin du Moyen Age le 11 mars). En réalité, le jour de l’équinoxe varie et peut avoir aussi lieu un 20 mars ou un 22 mars. L’équinoxe de printemps a lieu le 20 mars 2013 ; la première pleine lune, le 27 mars 2013, et Pâques, le dimanche 31 mars 2013.
Pour l’église orthodoxe, le calcul est différent. D’abord, elle n’a pas reconnu la réforme du calendrier proposé par le pape Grégoire XIII (d’où le nom de calendrier grégorien) en 1582. Il y avait alors un décalage de 10 jours à cette époque, qui s’est accru : il est aujourd’hui de 13 jours. Ce décalage est toujours en vigueur pour calculer la date de Pâques. Pour la célébration de Noël, c’est différent : les orthodoxes russes ont conservé ce décalage et célèbrent Noël le 7 janvier alors que les orthodoxes grecs fêtent Noël, comme les Occidentaux, le 25 décembre. Les orthodoxes célèbrent Pâques le dimanche 5 mai 2013. En 2014, les églises d’Orient et d’Occident célèbreront Pâques le même jour (comme en 2011). Quoiqu’il en soit, l’harmonisation de la date de célébration de la fête pascale semble être une nécessité et un souhait des confessions chrétiennes si l’on se réfère au sommet d’Alep en 1997 du conseil œcuménique des églises. Ce sera un pas vers l’unité des chrétiens.

Thomas Dakin POUYA

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