Des ouvrages ont été réalisés en souvenir des grands Hommes qu’a connus le Burkina. Parmi ceux-ci, il y a le Mémorial aux héros nationaux et le Monument aux martyrs. Mais ces deux symboles peinent à être fonctionnels à cause de l’insuffisance des financements et de la mauvaise foi de certains entrepreneurs commis à la tâche.
Le Burkina Faso a connu l’une des plus graves crises de son histoire en 1998, avec l’assassinat du journaliste, Norbert Zongo. Pour apaiser les cœurs et réconcilier les uns et les autres, un collège de sages a été mis en place pour faire des propositions de sortie de crise et de consolidation de la paix. A l’issue de ses travaux, elle a recommandé, entre autres, la construction de monuments en l’honneur aux vaillants burkinabè tombés. C’est ainsi que le gouvernement a décidé de réaliser le Monument aux martyrs dans le quartier Tampouy dans l’ex-arrondissement de Sig-Noghin et un autre dénommé, Mémorial aux héros nationaux dans le quartier Ouaga 2000. Près de dix ans après le début des constructions, les ouvrages peinent à finir. Que deviennent-ils ? Quels sont les blocages ? En ce jeudi, 28 mars, à 48 heures de la Journée du souvenir (chaque 30 mars est consacré à cette journée), l’aire du Mémorial est calme. L’endroit est quasi-désert. Seuls les vigiles qui surveillent le site, un fou couché sous un hangar, des élèves et des étudiants en quête de savoir ont investi les lieux. Sur le site abritant le Monument aux martyrs, c’est presque le même constat. Aucun d’eux n’est opérationnel. Selon le directeur général de l’architecture, de l’habitat et de la construction, Moussa Sankara, les travaux peinent à finir par faute de moyens financiers et du non respect des délais d’exécution des travaux par certains entrepreneurs. « Le Mémorial aux héros nationaux a été réceptionné depuis octobre 2007. Il reste tout de même des travaux complémentaires à exécuter », a confirmé le directeur général. Il a poursuivi : « La première entreprise qui avait la charge de la construction du Monument aux martyrs a été défaillante. Il a fallu reprendre toutes les étapes pour avoir un autre entrepreneur ». Au lieu d’être un espace de loisirs pour la population, comme l’on aussi voulu ses initiateurs, ce monument est une source d’insécurité. Il est devenu un refuge de voleurs, à en croire les gardiens des lieux.
« L’espace n’est pas éclairé. Nous arrêtons régulièrement des voleurs ici », a affirmé Rimbewogdgo Tapsoba, un agent de sécurité.