OUAGADOUGOU, Le Burkina Faso, pays pauvre d’Afrique de
l’Ouest, a atteint près de 8% de croissance économique en 2012, en raison
principalement de très bonnes récoltes et du boom du secteur de l’or, a
annoncé jeudi le gouvernement.
Après une mauvaise performance en 2011 - 4,2% de croissance - à la suite de
mauvaises pluies et de la crise sociale et politique qui avait secoué le pays,
la croissance s’est établie à "7,9% en 2012", a déclaré à l’AFP le ministre de
l’Economie et des Finances, Lucien Marie Noël Bembamba.
Ce bon résultat s’explique d’abord par des performances agricoles
"exceptionnelles", la production agricole ayant augmenté "de plus de 30%" par
rapport à 2011, a-t-il indiqué.
La croissance a été également tirée par l’essor du secteur minier,
essentiellement de l’or, qui a profité aussi de cours mondiaux se situant "à
un niveau appréciable", a poursuivi le ministre.
La production d’or, qui a détrôné le coton en 2009 comme premier produit
d’exportation du Burkina, atteignait jusqu’en 2008 à peine une tonne mais
désormais "frôle 40 tonnes par an".
Les investissements publics ont aussi augmenté, notamment dans le domaine
des infrastructures, a relevé le ministre.
Pour 2013, la croissance prévue est d’"au moins 7%", "mais nous pourrons
tendre vers 10%", a assuré M. Bembamba.
Pour cela, les autorités misent beaucoup sur le démarrage de plusieurs
grands chantiers comme le lancement du "projet de Tambao" (nord), où doit être
exploité un important gisement de bauxite. Mais, selon des observateurs, ce
projet pourrait prendre du retard en raison des difficultés à réunir les
lourds financements nécessaires.
De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) s’est engagé récemment
à aider à mettre en place une fiscalité plus avantageuse pour l’Etat dans le
secteur minier. Il a également demandé au gouvernement de réduire fortement
ses subventions dans le domaine de l’énergie.
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