Les pilotes du vol AH 5017 d’Air Algérie qui s’est écrasé le 24 juillet 2014 dans le Nord-Mali, auraient fait huit ‘’terribles erreurs’’, selon la presse française, à l’issue d’une récente rencontre entre une équipe de l’enquête judiciaire et les familles des victimes.
Après la rencontre de l’équipe de l’enquête judiciaire française sur l’accident de l’avion d’Air Algérie, Francetv info revient sur cette terrible série d’erreurs ayant occasionné le crash.
Le média précise que selon les deux juges d’instruction, qui ont rencontré mardi les familles des victimes, la principale erreur des pilotes espagnols est ‘’la non-activation du système d’antigivre des sondes moteur, alors que la température extérieure et la zone humide traversée requéraient sa mise en place’’.
Et d’indiquer que ‘’cette erreur a entraîné une baisse de la poussée des moteurs, qui n’a pas été non plus détectée par les pilotes’’.
Le Bureau d’enquêtes et analyses (BEA) avait déjà annoncé, en avril dernier, que l’équipage n’avait vraisemblablement pas activé ce système, conduisant au dysfonctionnement de certains capteurs.
Ensuite, la 2e erreur, poursuit Le Figaro, est que le pilote aurait tiré le manche en arrière, au lieu de le pousser en avant, ce qui a amplifié le décrochage de l’appareil.
La troisième erreur est que les familles de victimes ont été surprises d’apprendre que le pilote et le copilote étaient des saisonniers.
‘’Durant six mois de l’année, ils exerçaient un autre métier’’, révèle le quotidien qui ne précise pas lequel.
Quatrième erreur), le pilote avait cumulé 12 000 heures de vol et le copilote 7 000. ‘’Mais le simulateur de vol sur lequel l’équipage s’entraînait en Espagne n’était pas exactement celui de l’avion’’, renseigne le Figaro.
Cinquième erreur, ‘’si le pilote et le copilote possédaient une expérience importante, ils n’avaient à leur actif qu’un seul vol en Afrique, où les conditions météorologiques sont particulières’’, souligne le journal, ajoutant que c’est notamment le cas dans la zone où s’est produit le crash.
Le Figaro signale en guise de sixième erreur que le personnel navigant était sans doute fatigué, en raison de l’enchaînement des vols à rythme soutenu.
‘’Ils n’étaient pas revenus à leur base depuis un mois. Pire, ce 24 juillet, c’est l’équipage qui s’est occupé de charger les bagages, en l’absence de personnels au sol spécialisé à Ouagadougou’’, note-t-on.
Autre élément aggravant (7e erreur), les pilotes n’avaient pas de données météorologiques actualisées. Au décollage, le bulletin à leur disposition correspondait à des conditions antérieures de 2h30.
‘’En Afrique, c’est déjà bien qu’ils aient eu la fiche météo’’, fait savoir un pilote dans Le Figaro, qui explique que, bien souvent, l’équipage part sans en avoir une.
La huitième erreur est relative à la communication entre l’équipage et ses interlocuteurs au sol était également compliquée. Selon les éléments de l’enquête, ils avaient visiblement du mal à se faire comprendre, ainsi qu’à entendre les instructions.
Le vol AH5017 Ouagadougou-Alger s’était écrasé le 24 juillet 2014 dans le nord du Mali, une demi-heure après son décollage.
Le McDonnell 83, affrété par Air Algérie auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair, transportait 116 personnes de plus d’une dizaine de nationalités dont 54 Français et 23 Burkinabè.