Le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), Kandeh Yumkella, est allé visiter la centrale électrique de Zagtouli, point d’achèvement de l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire. C’était le mercredi 27 mars 2013, en compagnie d’Apollinaire Siengui Ky, le DG de la SONABEL. Le responsable onusien, invité du président Compaoré au Faso, a visité l’infrastructure en tant que future responsable de l’Energie durable pour tous aux Nations unies.
«Je suis venu au Burkina sur invitation du président du Faso que j’ai rencontré lors d’un sommet il y a à peu près un mois à Addis-Abeba. Il m’a demandé de venir voir le travail fait par l’ONUDI dans son pays et les efforts du Burkina en matière d’énergie solaire», a expliqué Kandeh Yumkella, le directeur de l’organisation onusienne.
Dès le coup de 7h 30, Apollinaire Siengui Ky, le DG de la SONABEL, et son hôte ont investi la sous-station de Zagtouli, la plus grande du pays. D’une capacité de 140 mégawatts, ce poste est le point d’achèvement de l’interconnexion Burkina-Côte d’Ivoire.
La visite a concerné deux aspects : les installations de la centrale thermique et l’exposé sur la future centrale solaire sur le même site.
Par des explications bien nourries, le DG de la nationale du courant électrique et son directeur du transport d’énergie, Adama Tou, ont mis au diapason le visiteur et les siens sur les capacités de la sous-station, ses fonctions, la demande d’électricité croissante, la livraison ivoirienne, bref, les réalités de la SONABEL.
En effet, c’est à Zagtouli qu’est gérée l’énergie électrique qui vient de la Côte d’Ivoire et qui dessert Ouagadougou. Avec un taux d’électrification rurale de 36% et une demande générale croissant à 10% l’an, les défis de la nationale de l’électricité sont énormes.
A en croire le DG de la SONABEL, l’apport de l’interconnexion avec la RCI est de 50 mégawatts à Zagtouli, et en temps de pic de la consommation, la demande est de 190 mégawatts. C’est pourquoi, l’institution de Siengui Ky est contrainte de délester 25 mégawatts afin de pouvoir tenir.
Cette problématique a conduit à opter pour une autre interconnexion avec le Ghana dont la capacité, selon le contrat, est 100 mégawatts. En plus, la SONABEL, avec ses partenaires techniques et financiers dont l’Union européenne, a en projet l’érection d’une centrale solaire sur le même site. Cette infrastructure, d’une capacité de 20 à 30 mégawatts, coûtera entre 42 et 58 millions d’euros et devra voir le jour en 2015, a expliqué M. Ky à Kandeh Yumkella.
Dès le 23 avril prochain, une convention y afférente sera signée avec l’UE, ensuite l’appel d’offres pour sa construction sera lancé au cours du 2e semestre de l’année en cours. Ce sera la plus grande centrale solaire en Afrique subsaharienne, a ajouté le DG de la SONABEL.
Et en tant que future responsable de l’organisation onusienne en charge de l’énergie durable pour tous, l’actuel DG de l’ONUDI adhère déjà au projet. Cette nouvelle responsabilité de Kandeh Yumkella le conduira à soutenir les femmes dans sa lettre de mission. Et l’énergie solaire, selon lui, pourra, par ses moindres coûts à terme, aider l’autre moitié du ciel à avoir des revenus et à préserver l’environnement. C’est pourquoi il a tenu à manifester son soutien à la SONABEL à travers cette visite et dans ses futures fonctions, ses portes lui resteront ouvertes.
