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L’Observateur N° 8341 du 27/3/2013

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Future mission onusienne au Mali : Et si on reprenait le mandat des Casques bleus ?
Publié le jeudi 28 mars 2013   |  L’Observateur




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Les dés semblent jetés. La Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) sera sacrifiée. Et de ses cendres devra naître, sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU), une Mission de maintien de la paix au Mali. Les contours de ce projet sont en train de se préciser. Cette force, selon un rapport présenté par Ban Ki-moon, sera forte de quelques 11 200 hommes.



Mais comme la plupart des contingents onusiens, celui qui est actuellement en gestation ne débarquera pas sur les rives du Djoliba, le couteau entre les dents. C’est dire qu’elle n’aura pas mandat de casser du djihadiste.

Doctrine de l’ONU oblige (n’a-t-elle pas pour essence la promotion de la paix). La réalité du terrain aussi : «étant donné le niveau et la nature de la menace résiduelle, on aura absolument besoin d’une force parallèle opérant au Mali (et potentiellement dans la sous-région) aux côtés de la mission de l’ONU afin de mener des opérations importantes de combat et de contre-terrorisme», préconise en effet, le secrétaire général de l’institution.

Par force parallèle, entendez les militaires français et tchadiens qui sont déjà en train de mener une guerre héroïque dans le septentrion malien où ils ont pris d’assaut les fameuses montagnes des Ifoghas, jusqu’alors repaire inviolé des djihadistes qui écument le Sahel.

L’élaboration de ce projet onusien a lieu à un moment où la France de François Hollande ne fait pas mystère de sa volonté de se retirer des sables mouvants maliens avant tout enlisement. Un retrait qui devrait en principe commencer à se matérialiser courant avril. Paris, on le sait, souhaite ardemment passer le flambeau, pour ne pas dire la patate chaude, aux forces ouest-africaines. Et nul doute que le Tchad aussi voudrait bien plier bagages et permettre à ses hommes de rentrer au bercail et bénéficier d’un repas bien mérité.

Mais voilà, le projet que concocte la maison de verre à New York risque de saper les espoirs d’un départ dans de brefs délais des troupes tchadiennes et françaises. Le tandem Paris-N’Djamena fonctionnant à merveille, car victorieux, il serait hasardeux, voire improductif de vouloir changer une équipe qui gagne surtout que le challenge reste entier.

Le cas malien nous amène à nous interroger sur les missions onusiennes dont le mandat confine bien souvent les Casques bleus dans le rôle peu glorieux de soldats passifs qui ne peuvent faire usage de leurs armes qu’en cas de légitime défense, autant dire dans le rôle de chair à canon.

Sans pour autant remettre en cause les principes qui ont toujours fondé l’ONU, le temps n’est-il pas venu de repenser le mandat sous lequel elle place ses Casques bleus ?

Par exemple, pourquoi ne pas donner pouvoir à ses troupes de neutraliser toutes les forces qui menacent la paix. Car dans certains circonstances, la guerre est un moyen, un mal nécessaire qui conduit à la paix. Et celle qui se mène actuellement au Nord-Mali est un conflit juste qui vise la restauration de l’ordre et de la quiétude des populations dont les droits, même les plus élémentaires, ont été violés de la manière la plus inhumaine.

San Evariste Barro

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