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Le Pays N° 5325 du 27/3/2013

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30 ans du SAMAB : « Il faut abandonner les querelles intestines »
Publié le mercredi 27 mars 2013   |  Le Pays




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Le Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB) fête ses trente ans. Dans la déclaration commémorative ci-dessous, il invite l’ensemble des syndicats de la magistrature à « transcender les divisions du passé ».

« Camarades militants, sympathisants, collègues ! Voilà trente ans que le SAMAB, tant bien que mal, est aux côtés des magistrats pour lutter avec eux pour plus d’indépendance, de meilleures conditions de travail et de vie. Le SAMAB est né le 27 mars 1983 dans des conditions difficiles. En effet, il a été créé sous un régime qui ne voyait pas d’un bon œil les libertés syndicales. De ce fait, les membres du bureau et des militants recevaient constamment des menaces et intimidations, des affectations, des sanctions, etc. Malgré tout, le SAMAB a su œuvrer pour se maintenir et travailler à atteindre les objectifs pour lesquels il a été mis en place dont les plus importants étaient d’améliorer le service public de la Justice, de contribuer à de meilleures conditions de vie et de travail des magistrats. Au cours de ces trente années de vie, comme tout regroupement de personnes, le SAMAB a connu des hauts et des bas, des moments d’intenses activités. Il a mené des luttes qu’il a gagnées, et d’autres qu’il a perdues. Mais le SAMAB est resté le même, un syndicat au service des magistrats, de la magistrature et de la Justice. Au bout de trente années de vie, le SAMAB a certes connu des succès, qu’il a acquis seul, des succès qu’il a acquis en collaboration avec d’autres syndicats de magistrats, mais force est de constater que la tâche demeure énorme et cela plus que jamais dans un contexte où la Justice burkinabè est décriée, voire contestée. Au titre des succès, on peut citer parmi les plus pertinents, l’imposition du syndicalisme judiciaire - le SAMAB est le premier syndicat de magistrats en Afrique dixit son premier Secrétaire général Alidou Ouédraogo -, le rétablissement du statut de la magistrature en 1991, la réintégration des magistrats "dégagés" sous la Révolution et tout récemment avec les syndicats frères de la magistrature, l’amélioration de la grille indemnitaire des magistrats. Toutefois, à l’occasion de la célébration de son trentième anniversaire, le SAMAB ne s’appesantira pas sur ses acquis ; ce ne serait pas dormir sur ses lauriers, mais plutôt sur ses échecs. Ce n’est que par ce moyen que le SAMAB pourra redoubler d’ardeur pour la résolution des problèmes de la magistrature et de la Justice au Burkina Faso telles la corruption, les pressions de toutes parts qui fragilisent l’indépendance des juges. En termes d’échecs, l’un des plus grands est la naissance d’autres syndicats dans la magistrature, d’abord le Syndicat de magistrats du Burkina (SMB) et ensuite le Syndicat burkinabè de magistrats (SBM). La naissance de ces syndicats dans un corps qui compte aujourd’hui à peine cinq cents (500) magistrats est un échec parce que cela prouve que le SAMAB a failli à rassembler les magistrats autour de luttes fédératrices, de combats justes et d’intérêts communs. Le SAMAB a échoué à rassembler les magistrats. L’éparpillement des forces ainsi constaté n’est pas de nature à favoriser un corps de la magistrature fort pour une justice forte et indépendante. Fort de ce constat, le SAMAB estime qu’il faut transcender les divisions du passé et se tourner résolument vers l’avenir. Il faut abandonner les querelles intestines et s’engager dans la voie de l’union, de l’unité. En ce sens, le SAMAB est disposé à mener un dialogue franc et constructif avec les autres syndicats de magistrats pour qu’ensemble nous puissions poser les fondements d’une Justice forte, indépendante et en adéquation avec les attentes du peuple burkinabè. Il invite donc les syndicats frères à un dialogue. A l’endroit de ses militants et sympathisants, le SAMAB leur est reconnaissant pour leur mobilisation pendant ces trente (30) ans. Il les invite à plus d’ardeur au travail et à toujours avoir un comportement en adéquation avec leur serment qui est de toujours être dignes et de servir loyalement. Il les exhorte à la fidélité au serment. Par conséquent, ils doivent s’abstenir de tout acte de nature à jeter l’opprobre sur leur syndicat, les magistrats, le corps de la magistrature et à l’institution judiciaire. Il leur est, par ailleurs, demandé de se prémunir de comportement qui serait de nature à compromettre l’unité souhaitée. Enfin, le SAMAB les invite à toujours plus d’engagement militant. A l’endroit des magistrats non militants, le SAMAB les convie à intégrer les structures organisées pour la défense des intérêts de la magistrature et de la Justice. Bien entendu, le SAMAB serait heureux de les accueillir en son sein. A l’endroit du peuple burkinabè, le SAMAB voudrait lui dire qu’il a perçu sa soif de justice, son mécontentement, sa grogne. Il s’engage à travailler pour améliorer le service public de la Justice, à corriger ce qui doit l’être. Cependant, l’œuvre de justice étant une œuvre complexe, il l’invite à plus de patience, de compréhension et de confiance. Les magistrats qui sont chargés de dire la justice ne sont pas en dehors du peuple. Ils font partie intégrante du peuple et ressentent au même titre les injustices. Ils ne peuvent pas donc vouloir maintenir ces injustices pour quels que intérêts qu’ils soient. En tout état de cause, des moyens légaux existent pour se faire entendre, pour faire rejuger son affaire lorsqu’on n’est pas satisfait de la décision rendue. C’est pourquoi le SAMAB estime que la violence n’est pas une voie appropriée pour se faire entendre. Il convie en conséquence les populations à la retenue dans l’expression de leur désapprobation ou de leur colère. Camarades militants, sympathisants, chers collègues, le SAMAB, pour terminer, vous invite à la mobilisation ou à rester mobilisés pour redonner confiance au peuple burkinabè en leur Justice, à l’union pour une Justice forte, libre et indépendante en adéquation avec les aspirations profondes du peuple burkinabè et digne d’un Etat de droit, enfin à rester mobilisés pour améliorer nos conditions de vie et de travail. »

Pour le Comité Exécutif

Le Secrétaire Général Adjoint

Valéry Jean Prosper

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