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L’Observateur N° 8340 du 26/3/2013

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Sommet des BRICS à Durban : L’ogre chinois délimite son territoire africain
Publié le mercredi 27 mars 2013   |  L’Observateur


Le
© Autre presse par DR
Le président chinois, Xi Jinping


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Le président chinois est en terre africaine ! Xi Jinping, juste quelques semaines après sa prise de fonction, foule le sol du continent africain ! le prétexte en est sans doute le 5e sommet des dirigeants des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui se tient à Durban, en Afrique du Sud. Mais à la vérité, le président chinois en profite pour faire comme un tour du propriétaire. Normal.


Les relations bilatérales entre les Etats africains et les anciennes métropoles sont désormais «décomplexées» ; et au dire des anciennes puissances coloniales elles-mêmes, il n’existe plus de «pré carré» qui soit la chasse-gardée de qui que ce soit. Ainsi, la Chine, véritable puissance montante, seconde puissance économique de la planète, se découvre elle aussi des droits à faire valoir sur un continent qui a tant à offrir ! On parle économie, on ne discute pas morale… Rien que de très normal ; et alors, cette Chine entend se faire respecter ; elle a droit, elle aussi, à se tailler sa zone d’influence en terrain africain.

Il existe bien des sommets France/Afrique, Europe/Afrique … pourquoi pas des rencontres Chine/Afrique. Avec plus d’un milliard 300 millions d’âmes, cette Chine est désormais incontournable sur le plan mondial. On l’aura compris, l’empire du Milieu tient à jouer sans complexe aucun, sa carte en terre africaine ; la raison ; elle a besoin des matières premières et des offres que propose l’Afrique.

Cependant, sur certains points, de solides interrogations demeurent : la Chine, par exemple, en matière de droits de l’homme, n’est pas un exemple, et c’est un euphémisme que de le dire ; ses dirigeants ont pris l’habitude de clamer qu’en la matière , aucun Etat ne possède le monopole de la bonne conduite ; pareille affirmation a l’heur de plaire à moult dirigeants africains qui applaudissent certainement à tout rompre (on sait d’ailleurs pourquoi). Mais enfin, quelque part, on se pose des questions. Un pays qui ne parle que de questions économiques en faisant fi de ce qui touche aux droits fondamentaux de l’homme suscite des doutes.

Sans compter que les contrats signés par certains pays avec la puissance chinoise, sous le sceau flatteur «gagnant-gagnant» à l’origine, posent problème à ce jour : le «fair trade» (commerce équitable), les Chinois l’ignorent royalement ; transfert de technologie, idem ; ils importent chez vous jusqu’à leur main- d’œuvre, envoient les capitaux chez eux, et tant pis si vous n’avez plus que vos yeux pour pleurer ; en affaires, il n’y a pas de sentiment, c’est connu.

L’Etat central chinois est-il responsable des dérives des sociétés et entreprises qui choisissent d’investir sur le continent noir ? Peut-être pas ; mais à tout le moins, il pourrait décider de l’application de certaines mesures. Encore faut-il qu’il en soit convaincu. Peut-on cependant condamner sans rémission l’ogre chinois qui manifeste un appétit vorace et rêve de prendre sa place dans un continent qui ne demande qu’à offrir ? Pas sûr. Les Occidentaux avaient emprunté, avant lui, le même chemin et utilisé les mêmes méthodes ; ce qui ne signifie pas que la dernière venue soit de la pureté angélique non plus.

Bref, en un mot comme en mille, il revient aux pays africains de savoir choisir le moindre des deux maux ; entre les Européens, anciens colons qui ont fait ce que l’on sait, et les Chinois qui, à ce jour, proposent ce que l’on découvre, il leur revient d’avoir la perspicacité de détecter ce dont ils ont besoin. Ce qui revient à dire que l’on renvoie la balle aux dirigeants africains ; autant dire que dans la majorité des cas, on devra rester dans l’expectative. Alors, on fait quoi ? On se le demande… et pour combien de temps encore ? C’est bien la question qui dérange.



Par Jean Claude Kongo

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