Décédé le 15 septembre 2012, le directeur général du Service national pour le développement (SND), le colonel-major Antoine Sanou, a été inhumé le mardi 18 septembre, au cimetière militaire de Gounghin, à Ouagadougou. C’est une foule meurtrie qui a accompagné « Monsieur SND » à sa dernière demeure.
Grande a été l’émotion, le mardi 18 septembre 2012 en l’église Saint Sébastien du Camp Sangoulé Lamizana. Un parterre de personnalités dont le chef du gouvernement, Béyon Luc Adolphe Tiao, parents, connaissances et collègues, ont effectué le déplacement de ce lieu de prière pour rendre un dernier hommage au directeur général du Service national pour le développement (SND), décédé trois jours plus tôt. La messe funèbre, précédée la veille, d’une veillée de prière au domicile du défunt, a été officiée par l’abbé Joseph Ilboudo. Dans son homélie, le célébrant a indiqué que le décès de celui que toute la nation pleure n’est qu’une volonté divine. « Ses amis avaient besoin de lui, mais Dieu a jugé bon de mettre fin à sa mission terrestre. Le fruit était mûr, bien à point, pour la consommation de Dieu qui l’a cueilli. », a laissé entendre l’abbé Ilboudo. Il a invité les uns et les autres à prier pour que la friction cède la place à la foi et l’amertume à l’espérance. La célébration a été ponctuée de chants, de lectures de la Parole de Dieu et de témoignages. Le général de brigade, Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier de la Présidence du Faso, camarade de classe du disparu et ami de la famille, a donné un témoignage émouvant. « De l’infirmerie de la présidence à l’hopital Yalgado Ouédraogo, où il était hospitalisé, j’ai trouvé mon ami Antoine faible, fatigué, mais avec toujours le même sourire et le même enthousiasme. Quand bien même il ne parvenait pas à me parler, il a tenu à me faire un signe, en levant son pousse comme pour dire à un ami qu’il va bien et qu’il tient bon. Lorsque j’ai appelé le médecin pour m’enquérir de ses nouvelles, il a dit que des soins allaient lui être administrés le lendemain afin d’envisager son transfert vers un hôpital à l’extérieur. C’est au cours de ce traitement qu’Antoine a décidé de nous quitter », a témoigné le général Diendéré. Selon lui, le colonel-major Antoine Sanou a toujours cherché à faire plaisir, à rendre service à tout le monde, souvent au détriment de sa personne.
Après l’église, le long cortège s’est ébranlé vers le cimetière militaire de Gounghin. Là-bas, celui que ses promotionnaires appelaient ‘’Tonio’’ a eu droit, non seulement à un cérémonial purement militaire, mais également à des hommages. Le secrétaire général du premier ministère, Youma Zerbo, s’est exprimé au nom du Premier ministre et de l’ensemble du personnel de l’institution. Pour lui, le colonel-major Sanou a été un « officier studieux, travailleur, consciencieux et rigoureux ». Il a été aussi, selon lui, un leader chevronné, en témoignent les responsabilités militaires et civiles qu’il a assumées et les distinctions qu’il a obtenues. « Je retiens de lui, l’image d’un compagnon d’arme fidèle, loyal qui sait dire la vérité et qui ne recule pas devant le danger », a déclaré le colonel-major de gendarmerie, Mamadou Traoré, promotionnaire du défunt. L’honorable député, Mamadou Touré, quant à lui, retient du regretté, des qualités inestimables : « ses faits et gestes qui restent en nous, c’est sa bonté, sa foi en Dieu, son amour pour les hommes et surtout, son ardeur au travail et l’amour de la patrie ».
Le colonel-major Antoine Sanou est né le 4 mars 1958 à Ouagadougou. Ancien élève des Prytanées militaires du Kadiogo (PMK) et de Saint Louis du Sénégal où il a obtenu le Baccalauréat série A4 en 1978, il est incorporé dans les Forces armées nationales le 1er août de la même année comme engagé volontaire. Après l’obtention d’un DEUG II en droit à l’Université de Ouagadougou en 1980, le colonel-major Sanou a été admis à suivre les cours d’officier à l’Ecole militaires spéciale de Saint Cyr en France, du 5 septembre 1980 au 25 juillet 1982. A l’issue de cette formation, il a accédé, tour à tour, aux grades de sous-lieutenant jusqu’à colonel-major. Il a successivement occupé les fonctions d’aide de camp du président du Conseil national de la Révolution, officier de sport du groupement blindé, commandant de l’escadron III, adjoint au chef de la division opération de l’état-major des armées, chef du troisième bureau de la direction du Service national populaire, directeur du Service national populaire (SNP). De 1999 à nos jours, il a été directeur général du Service national pour le développement (SND). Le désormais ex-directeur général du SND laisse derrière lui, une femme et trois enfants.