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Sidwaya N° 7382 du 25/3/2013

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Commune de Boromo : Les orpailleurs dans la rue
Publié le mardi 26 mars 2013   |  Sidwaya




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Les orpailleurs du site aurifère de Signonghin, village situé à quelques encablures de Boromo, se sont fait entendre par un mouvement, dans la nuit du samedi 23 mars 2013. Ils protestent contre leur déguerpissement de ce lieu.

Le mécontentement des orpailleurs trouve son origine dans l’attribution d’un permis d’exploitation à un concessionnaire, selon Mme le haut-commissaire de la province des Balé, Henriette Lydie Diallo. Les orpailleurs se sont rendus dans la matinée du samedi 23 mars 2013 à la résidence du haut-commissaire pour manifester leur mécontentement. Cette dernière les ayant reçus, a tenté de les calmer. Mais contre toute attente, dans la soirée, les manifestants ont poursuivi leur action. Ils ont barré la route nationale n°1 avec des cailloux sauvages et brûlé des pneus. Ce qui a perturbé la circulation sur la RN1, obligeant les usagers de cette voie à marquer des arrêts ou à faire des détours. C’est à l’issue d’un échange avec les autorités (le haut-commissaire et le maire) qu’ils ont accepté de dégager la voie. Le lendemain dimanche 24 mars 2013, les manifestations se sont poursuivies. On a assisté à une course-poursuite entre les agents de sécurité et les orpailleurs, et cette situation a créé la panique dans la ville de Boromo. C’était le sauve-qui-peut. Beaucoup de boutiques et le marché ont été fermés pendant un bout de temps. Les autorités administratives, communales et coutumières se sont affairées à rencontrer les orpailleurs afin que le calme revienne dans la ville. Les orpailleurs reprochent au concessionnaire de ne leur avoir pas donné un délai pour quitter le lieu. Un des manifestants, très remonté, s’est exprimé en ces termes : « On est venu nous faire la force. Nous sommes sur le site cela fait deux ans, il n’y avait pas de problème. Brusquement, on vient avec les CRS pour nous déguerpir. Si au moins on nous avait donné une date pour prendre tout ce qu’on a et partir, c’était mieux ». Cet avis est partagé par un autre orpailleur, Issouf Ouédraogo : « Je suis chauffeur. Mon patron m’a envoyé ici car il a appris que quelqu’un veut prendre le site. Nous sommes venus chercher nos affaires. Lorsque je suis arrivé avec le camion, les agents de la CRS m’ont arrêté et m’ont demandé de retourner… Que je ne pouvais pas avoir accès au site. Même si quelqu’un doit exploiter ce site, il doit au moins donner un délai pour qu’on puisse quitter ». Ils disent ne pas comprendre l’attitude du détenteur du permis d’exploitation, car sur d’autres sites dans la province, notamment à Poura et Bagassi, des exploitants ont eu des permis, mais ils n’ont pas chassé les orpailleurs.
Pour le haut-commissaire, ce problème résulte d’une incompréhension. En effet, Henriette Lydie Diallo estime que le concessionnaire n’est pas venu pour chasser les orpailleurs, mais qu’il souhaite avoir un contrôle de ce qui se passe sur le terrain. Elle pense qu’il aurait fallu donner un temps aux orpailleurs afin qu’ils récupèrent ce qu’ils ont sur le site. « Nous allons nous asseoir et discuter avec le concessionnaire pour avoir la meilleure approche », a laissé entendre Mme le haut-commissaire. Elle préconise la voie du dialogue, de la concertation et de la sensibilisation en pareille circonstance.

Moussa BARRO
(AIB-Boromo)

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