Une conférence de haut niveau sur les stratégies et les politiques de sécurité en Afrique a ouvert ses portes, le lundi 25 mars 2013 à Ouagadougou. Placé sous la présidence du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, ce forum réunit des experts en sécurité venus de 17 pays africains.
Comment les pays africains peuvent-ils stratégiquement faire face aux menaces actuelles de sécurité qui freinent le développement du continent ? Telle est la problématique à laquelle des ministres de la Défense et de la Sécurité, des chefs d’état-major et des conseillers venus des quatre coins de l’Afrique vont tenter de répondre, en trois jours de conclave. Avec pour thème "Vers de nouvelles approches stratégiques pour la prévention et la résolution des conflits dans les pays africains", ce forum permettra d’examiner « objectivement » les menaces actuelles de sécurité sur le continent. Et partant, de formuler une nouvelle vision, voire de nouvelles stratégies de sécurité en vue de soutenir les efforts de développement économique et social. Autant que faire se peut, la cinquantaine de participants va devoir mener des échanges constructifs. Pour le ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité du Burkina, Jérôme Bougouma, la rencontre va offrir aux acteurs des opportunités d’approches stratégiques communes et de mécanismes adaptés de prévention et de résolution des conflits en vue de renforcer les capacités de leadership, de gouvernance et de politique publique en Afrique. De son avis, il importe aux Etats africains de prendre des « initiatives favorables à leur propre autorité », car l’Etat a le devoir de veiller à sa sécurité et à celle des citoyens. Pour le directeur général du Centre africain de formation et de recherches administratives pour le développement (CAFRAD), Simon Mamosi Lélo, il faut, a priori, identifier les causes principales des menaces et des violences avant d’amorcer les nouvelles stratégies d’approches pour trouver des solutions durables, gage de toute émergence en Afrique. Quant au représentant de l’Institut d’études de sécurité, Déo Barakanfitigé, il a affirmé que les décideurs africains doivent, dans cette question d’instabilité, placer l’homme au centre des actions politiques. De son point de vue, c’est par la bonne gouvernance, la transparence dans la gestion des biens publics et la culture de rendre compte, que les pays africains parviendront à la coexistence pacifique et à l’équilibre social. Pour le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, les conflits résultent de la pauvreté des populations. Pour ce faire, a-t-il recommandé, il faut trouver de meilleures solutions pour permettre à l’Afrique d’entamer son émergence. C’est en cela, a-t-il dit, que le gouvernement burkinabè a accepté d’abriter cette conférence. Aussi a-t-il félicité les participants, qui, pour lui, accordent de l’importance à la question de sécurité en Afrique. Le forum est organisé par le gouvernement burkinabè en collaboration avec l’Institut d’études de sécurité (ISS), le Centre africain de formation et de recherches administratives pour le développement (CAFRAD) et la Fondation Hanns Seidel.