Bien qu’il soit éloigné de son pays, le Burkina-Faso, Blaise Compaoré reste attentif au jeu politique qui s’y déroule.
Évincé du pouvoir par une révolte populaire, le jeudi 30 octobre 2014, l’ex-président du Faso a trouvé refuge en Côte d’Ivoire. D’abord à Yamoussoukro, puis à Abidjan. Son parti et les cadres qui ont milité pour une modification de la Constitution pouvant lui permettre de se faire réélire pour la énième fois sont exclus du scrutin. L’homme accuse le coup, mais refuse de se laisser abattre. Dans le calme de sa résidence de Cocody, il met tout en œuvre pour influencer le jeu politique de son pays.
Bénéficiant du soutien de plusieurs personnalités ivoiriennes dont celui du président Alassane Ouattara, Blaise Compaoré pousse les pions au Burkina. La Lettre du continent (Lc) n°709 du 1er juillet 2015 croit en savoir sur les manœuvres de l’ex-locataire du Palais de Kossyam. Selon ce bi-mensuel, Compaoré chercherait à peser dans la désignation du candidat de son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp) à la présidentielle au Burkina. Le président de la Commission de la Cedeao, Kadré Ouédraogo est le cheval sur lequel il aurait misé. Mais celui-ci a décliné la proposition, préférant, sans doute, se tenir loin du ring politique burkinabé où tous les coups semblent permis.
Loin de se décourager, l’ex-chef d’État du Faso pourrait jouer la carte Djibril Bassolé, aujourd’hui président de la Nouvelle alliance du Faso (Nafa). A la décharge de celui-ci, son scepticisme face à la volonté de Blaise Compaoré de vouloir modifier le texte fondamental du Burkina. D’ailleurs, nous apprend la Lc, les deux hommes n’ont jamais rompu le contact. « Figure centrale des différents régimes Compaoré, Djibril Bassolé séjourne régulièrement à Abidjan pour échanger avec son mentor. Il souhaite surtout obtenir de ce dernier le ralliement à la Nafa du Cdp et de ses partis satellites. Objectif : Créer une vaste coalition capable d’affronter les challengers Zéphirin Diabré et Roch Marc Christian Kaboré. Ses réseaux constituent son autre atout face aux barons du Cdp, ou ce qu’il en reste», croit savoir la Lc. «Grand maître de la Grande Loge du Burkina Faso (Glb), Djibril Bassolé a cumulé les médiations en Afrique (Soudan, Togo, Côte d’Ivoire...) et dispose de solides connexions.
Selon nos sources, Alassane Ouattara l’a d’ores et déjà assuré de son soutien», révèle ce bi-mensuel. Qui en sait un peu plus sur le poids des candidats déclarés à la présidentielle burkinabé. « Djibril Bassolé apparaît d’autant plus comme une alternative crédible pour l’ex-chef de l’Etat qu’il devrait s’employer à affaiblir Roch Marc Christian Kaboré en jouant sur les points faibles du patron du Mpp. Bien que figurant parmi les favoris, l’ancien président de l’Assemblée nationale souffre notamment de la présence ombrageuse de Salif Diallo comme secrétaire général de son parti.
Ce dernier, éminence grise de Blaise Compaoré avant de tomber en disgrâce, reste peu populaire auprès de la jeunesse burkinabè. Il est surtout l’ennemi juré de Compaoré, lequel ne devrait ménager aucun effort pour torpiller le Mpp durant la campagne électorale », renchérit, par ailleurs, la Lettre du continent.
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