Le collectif des licenciés de la société Gryphon minérals a animé une conférence de presse à la Bourse du travail de Ouagadougou, le vendredi 22 mars 2013, dans le but d’éclairer les journalistes sur les conditions dans lesquelles 15 de leurs camarades ont été licenciés et 14 autres mis au chômage technique par la société.
La conférence de presse qui s’est tenue à la Bourse du travail avait pour objectif d’éclairer le monde des media sur la situation qui prévaut à la société Gryphon minérals. Cette société d’extraction minière australienne, située à Niankorodougou, dans la province de la Léraba, a convoqué les délégués du personnel, pour leur annoncer le licenciement de 15 travailleurs et la mise au chômage technique de 14 autres, le 25 septembre 2012. Les raisons de ce licenciement évoquées par la direction de la mine sont essentiellement d’ordre économique. Une situation que le collectif des licenciés qualifie de «mafia organisée», en ce sens que 10 personnes sur 14 sont des ressortissants de la localité. Le collectif a alors dénoncé l’absence de critères de sélection objective et acceptable par tous. Cependant, il a fait des propositions concrètes allant dans le sens de la réduction des dépenses de la société, du redéploiement de la formation du personnel. Mais, selon Zoungrana T Fabrice, géologue et victime de licenciement, la direction a rejeté toutes ces propositions du revers de la main et a opté pour le licenciement abusif de 15 personnes et la mise au chômage technique de 14 autres employés. C’est alors que la Direction générale du travail (DGT) fut saisie pour licenciement et mise au chômage technique. La DGT a entendu les deux parties et le 31 janvier dernier elle a organisé une rencontre de conciliation. Le dossier suit actuellement son cours normal, à en croire Julien Bazié Bagnon. Le conflit social qui oppose le personnel à la direction de la société Gryphon minérals a obligé la société à prononcer le lock-out à partir du 21 novembre dernier. Ce n’est que le vendredi 22 février que les activités ont repris sur le site, mais la tension reste perceptible, a-t-il conclu. La société Gryphon minérals est présente au Burkina depuis 2005 et l’essentiel de ses travaux est basé dans le Sud-ouest du pays, précisément dans la province de la Léraba. Le 1er janvier 2012, la société est devenue autonome sur le plan de la gestion du personnel car depuis 2005 la quasi-totalité du personnel, travaillant sur les propriétés de Gryphon minérals appartenait à SEMS Exploration, une société de prestation de service géologique. La compagnie s’est engagée dans des études de faisabilité en mars 2012 et a vu le volume de ses activités de sondage alors triplé. En relation avec cette intensification des activités, la société a procédé à des recrutements massifs, faisant passer ainsi le nombre de 60 à 104 employés. L’augmentation de l’effectif du personnel est, selon Gryphon, la cause du malaise économique, et il faut donc le réduire. En attendant le dénouement du conflit, le collectif des licenciés garde le regard fixé sur la justice à qui revient le dernier mot .