International junior français, Anthony Koura est un attaquant d’origine Burkinabè. Sociètaire du Mans sous prêt de 6 mois à Luzenac, le joueur de 19 ans que nous avons rencontré chez lui à Toulouse n’écarte pas l’idée de porter un jour les couleurs du Burkina Faso même si actuellement il a aussi un penchant pour la France.
Mardi 26 février 2013. Il est à peine 12h lorsque nous arrivons à la gare de Toulouse à bord du train à grande vitesse (TGV). De Bordeaux, nous avons risqué sous la neige ce pari pour aller à la rencontre d’un jeune footballeur qui pourra être à l’avenir une fierté pour le Burkina Faso. Son nom : Anthony Koura. Sitôt descendu du train, nous lui fûmes part de notre arrivée par texto pour un rendez vous prévu pour 15h. La réponse ne tarde pas à tomber : « je commence l’entrainement tout de suite. Je vous fais signe dès que je fini ». Nous nous autorisons un bain de soleil toulousain en attendant impatiemment ce signe. 2h après, il tombe :« On se retrouve à l’adresse…rue….. ». Sans perdre le temps, nous empruntons un taxi pour l’adresse indiquée. Juste 15 mn de route et nous y sommes. Nous attendons 30 à 45 mn et une wolfvagaine polo de couleur noir vient se garer. De par la vitre du véhicule un jeune tout souriant est à bord. Il descend et après les salutations d’usage, nous sommes conduits au rez de chaussée d’un appartement à deux niveaux. C’est l’abas que Anthony Koura a élu domicile loin de ses parents restés à Man. Ainsi commence l’entretien avec ce joueur né le 6 mai 1993 au Man. Sociètaire de la formation de ligue 2 française du Mans FC, Anthony est prêté pour 6 mois à Luzenac, club de CFA. « A cause de la proximité, Luzenac a élu domicile à Toulouse où il ya de meilleures installations de travail. C’est pourquoi je réside dans cette ville » explique –t-il. Grand de 1,80 m pour 70 kg, Anthony nous préviens qu’il est Burkinabè de père et de mère. « Mon père vient de Bobo Dioulasso et ma mère est de Ouagadougou » a-t-il tenu à préciser. Pour ses débuts dans le football, le joueur explique : « J’ai commencé à taper à la balle au Man. Vers l’âge de 11 ans mon père m’a inscrit au MUC où j’ai passé un test qui s’est avéré concluant. C’est ainsi que j’ai intégré ce centre et j’ai gravi tous les échelons ». International français des U16, U17, U18 et U19, le Burkinabè (titulaire avec 2 buts durant le tournoi) a terminé 3è lors du championnat d’Europe des U17 et a fait parti de l’équipe pour le dernier championnat d’Europe des U19 en juillet 2012. Même s’il avoue ne pas suivre l’actualité footballistique burkinabè, il suit par contre certains joueurs Burkinabè de la ligue « comme Jonathan Pitroipa, Alain Traoré… ». « J’ai suivi la CAN et j’étais content de constater que l’équipe burkinabè avait un grand potentiel » se réjouit-t-il. Il a dit ne pas avoir non plus de relation avec des footballeurs burkinabè « sauf Fadil Sido avec qui j’étais au Man et avec qui nous avons souvent parlé de la sélection burkinabè ». Le seul séjour d’Antony Koura au Burkina date il ya bien longtemps lorsqu’il avait 4 ans. « Depuis, C’est mon père qui me serre de lien entre le pays. Il me fait très souvent le récit. J’ai quelques fois aussi des nouvelles du pays par l’intermédiaire de cousins par le biais du téléphone » confesse t-il. Quand aux chances de le voir un jour porter les couleurs du Burkina, Anthony n’écarte pas l’hypothèse. « C’est vrai que je suis un international français des U19 mais ça ne me gênera pas un jour de jouer sous les couleurs burkinabè. Il ya beaucoup de joueurs qui sont nés en France et qui jouent avec leur pays d’origine même si j’ai aussi toujours un petit penchant pour la Franc. Mais je n’oubli pas d’où je viens. Le moment venu, j’en parlerai à ma famille et on verra. Pour le moment, c’est du 50-50 parce que je porte les deux pays dans mon cœur » soutient-il. Mais en attendant, Anthony se fixe comme objectif immédiat de s’imposer dans son club formateur après son retour de prêt « et par la suite intégrer un club huppé à commencer par Arsenal qui est un bon tremplin pour les jeunes footballeurs français ». Son père Aly Koura lui, pense que son rejeton peut bien aller très loin dans le football « parce que c’est un grand bosseur ». Selon lui « Si aujourd’hui il est un footballeur professionnel, c’est qu’il est bon et cela depuis son plus jeune âge. Aujourd’hui il me surprend de par sa vision de jeu et ses attitudes de buteur » explique papa Koura.
