La production céréalière brute de la campagne 2012/2013 au Sahel et en Afrique de l’Ouest est estimée à 54,6 millions de tonnes, soit une hausse de 16% par rapport à 2011/2012 et de 1% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, selon un communiqué du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) basé à Ouagadougou.
Le communiqué révèle que tous les pays ont connu un accroissement de la production par rapport à la moyenne à l'exception du Nigeria (-8%).
Le maïs avec 17,6 millions de tonnes est en progression de 30% par rapport à la moyenne quinquennale. La filière maïs s'affirme de plus en plus comme une filière marchande dans l'espace ouest-africain.
Le Sénégal et la Mauritanie enregistrent une forte hausse de productions céréalières (50%) par rapport à l'année dernière. Cependant, les stocks publics et privés ne sont pas reconstitués à leur niveau optimal en raison de leur épuisement en 2012, du manque de financement et du lancement encore timide des appels d'offre des offices dans les pays.
Le CILSS prévient que ‘'les troubles sociaux et politiques au Mali et au Nigéria risquent d'engendrer de fortes pressions sur le marché régional et pousser davantage les prix à la hausse''.
Selon les informations fournies par les pays, les populations en insécurité alimentaire sévère estimées à au moins 1,64 millions de personnes, ont besoin d'une assistance immédiate. Par ailleurs, près de 10 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire modérée auront besoin d'appuis divers pour renforcer leurs moyens d'existence.
Le CILSS recommande aux Etats membres de renforcer le suivi de la situation alimentaire et nutritionnelle, notamment au Nord du Mali, au Nord du Nigéria et dans les pays voisins, ainsi que la bande frontalière entre la Côte d'Ivoire et le Libéria.
Il préconise également d'accélérer la reconstitution des stocks publics et communautaire, de poursuivre les interventions de renforcement des moyens d'existence des ménages pauvres et très pauvres affectés par la crise alimentaire de 2012, de renforcer les plans de lutte contre la malnutrition et de prendre des mesures susceptibles de renforcer la résilience des populations vulnérables.