A travers cette déclaration, le Cadre de concertation de partis politiques (CCPP), constitué à majorité de partis de l’ex opposition, se prononce sur les remous au Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Dénonçant des « agissements irresponsables », il refuse qu’un corps spécifique se livre à des actions susceptibles de remettre en cause les objectifs de la transition.
« A travers un communiqué rendu public le 1er juillet 2015 par le service d’information du Gouvernement, les membres du Cadre de Concertation de Partis Politiques (CCPP) sont informés que des éléments du Régiments de Sécurité du Président (RSP) se seraient organisés en vue de menacer la sécurité de son Excellence Monsieur le Premier Ministre, chef du Gouvernement.
Les membres du CCPP ont également appris que des éléments du RSP se sont livrés à des actes d’intimidation de journalistes de radios privées de la place afin d’obtenir la diffusion de certaines de leurs revendications.
Le CCPP rappelle que ces récents évènements surviennent après l’extraction forcée par le RSP du Premier Ministre de la séance du Conseil des ministres du 30 décembre 2014, et après l’annulation de fait, toujours sous la menace du RSP, de la séance du Conseil le 4 février 2015, le Premier Ministre ayant, ce matin là, été obligé de recourir à la protection et à la médiation du Mogho Naaba.
Pour le CCPP, il est évident que dans toutes ces situations, le RSP est intervenu comme un corps à part entière, avec ses exigences propres et défendant des intérêts spécifiques. Ses exigences sont exprimées en direction de l’un des organes de la Transition (le Premier Ministre et chef du gouvernement), au prétexte que la personne qui l’incarne a été antérieurement l’un de ses responsables. Ce faisant, par son action, le RSP ignore délibérément la hiérarchie, prend directement à partie un organe de la Transition, dont le travail se fait ainsi sous la menace permanente d’une brutale intervention éventuelle de sa part.
De l’avis du CCPP, le RSP ne peut pas ignorer que le choix du Premier Ministre a été un acte consensuel des forces de défenses et de sécurité en tant que signataire de la charte de la transition qui a institué les organes de la Transition, et qu’à ce titre, il est, solidairement avec les éléments de ces forces de défenses et de sécurité, co-responsable de la bonne marche de la Transition. Son obligation première est donc de concourir à la réussite de la Transition.
Les interventions intempestives (trois (3) en huit (8) mois) dans le fonctionnement de l’organe de la Transition que constitue le Gouvernement ne respectent pas cette obligation et par ailleurs apportent des arguments de poids supplémentaires à ceux qui pensent qu’il faut au plus tôt revoir son statut, ses missions et sa localisation dans l’enceinte du palais présidentiel de Kosyam. Il convient aussi de rappeler qu’aucune unité militaire ne peut se proclamer d’élite si elle refuse toute discipline et si elle ne conçoit pas son rôle et son action dans le cadre de l’intérêt du peuple.
Le Cadre de Concertation de Partis Politiques (CCPP) condamne fermement ces agissements irresponsables du RSP et appelle ses premiers responsables, le commandement de l’armée et les autorités de la Transition à lui rappeler ses responsabilités et à faire en sorte qu’il ne continue pas à s’ériger en perturbateur de la Transition.
Le CCPP rappelle que l’objectif ultime de la transition est l’organisation des élections libre et apaisées selon le calendrier arrêté d’un commun accord. Il ne saurait accepter qu’un corps spécifique se livre à des actions susceptibles de remettre en cause les objectifs de la transition. Il exhorte toutes les composantes au respect de l’esprit et de la lettre de la Charte de la transition pour que dans la paix, la tolérance, la cohésion nationale nous aboutissions à des élections crédibles et fiables en octobre 2015.
Le CCPP rappelle son souhait d’avoir des concertations périodiques avec les plus autorités de la transition afin d’échanger sur des questions liées à la marche de la transition. »
QUE DIEU BENISSE LE BURKINA FASO
Ouagadougou le 3 juillet 2015
Pour le Cadre de Concertation de Partis Politiques (CCPP)
La Présidente du mois :
Madame Saran SERE SEREME
Présidente du PDC