NEW YORK (Nations Unies) - L'Afrique de l'Ouest bénéficie d'opportunités de croissance agricole sans précédent que seul un renforcement de l'intégration régionale permettrait de réaliser, indique un nouveau rapport publié conjointement jeudi par la Banque africaine de développement (BAD), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Pour rester compétitive, l'agriculture ouest-africaine doit parvenir à des économies d'échelle, notamment sur les marchés des engrais et des semences, ainsi que dans la recherche et la technologie agricoles, ajoute le rapport intitulé "Croissance agricole en Afrique de l'Ouest: facteurs déterminants de marché et de politique".
Si d'importants progrès vers l'intégration régionale ont été accomplis au cours des vingt dernières années, leur mise en œuvre efficace à l'échelle nationale demeure difficile, poursuit le rapport, comme en témoignent les barrages routiers et les embargos commerciaux qui entravent encore les échanges intra-régionaux, ainsi que les normes nationales disparates sur les semences et les engrais.
Selon l'étude, la population ouest-africaine s'établit désormais à 300 millions d'habitants et devrait atteindre les 490 millions d'habitants d'ici 2030. La sous-région est déjà la plus urbanisée d'Afrique subsaharienne, avec près de la moitié de la population vivant dans des agglomérations urbaines.
Ce facteur, ainsi que le développement progressif d'une classe moyenne, engendrent une diversification de la demande en produits alimentaires de la part des consommateurs, pour lesquels les considérations pratiques, de valeur nutritionnelle, de salubrité des aliments et de présentation et emballage viennent s'ajouter à celles de prix, explique le rapport.
Répondre à cette demande croissante et diversifiée offre des opportunités de création de valeur ajoutée, d'emplois, d'intégration et de diversification économiques et de substitution des importations, souligne le document.
De nombreux pays d'Afrique occidentale sont de plus en plus tributaires des importations de produits alimentaires pour répondre aux besoins de leurs marchés urbains en plein essor, ajoute le rapport, constatant l'incapacité des filières alimentaires nationales à satisfaire la demande en pleine évolution des acteurs des filières et des consommateurs, que ce soit en termes de qualité, de volumes, de prix que de régularité des approvisionnements.
Une part croissante de la population ouest-africaine est constituée d'acheteurs nets de produits alimentaires, qui y consacrent une grande partie de leurs revenus, constate le rapport.
Selon l'étude co-réalisée par la FAO, le seul moyen de garantir à ces consommateurs l'accès à des aliments à bas prix tout en améliorant les revenus des producteurs est d'accroître la productivité et l'efficacité de tout le système agroalimentaire.
Pour y parvenir, indique le rapport, il est nécessaire de garantir un contexte stratégique plus stable et prévisible, de recentrer les investissements publics sur les actions essentielles pour favoriser une croissance durable sur le long terme, et d'améliorer les capacités de mise en œuvre de tous les acteurs concernés.