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Communauté musulmane du Burkina : des fidèles s’insurgent contre la «parodie de congrès de Fada»
Publié le vendredi 3 juillet 2015  |  L`Observateur Paalga
Aïd
© aOuaga.com par A.O
Aïd El Fitr 2014 : le Camp Sangoulé Lamizana, un autre lieu de prière
Lundi 28 juillet 2014. Ouagadougou. L`aumônier militaire musulman, El hadj Boureima Compaoré, a dirigé la prière de l`Aïd El Fitr marquant la fin du jeûne de Ramadan dans la mosquée sise à l`intérieur du Camp général Sangoulé Lamizana




Alors que les fidèles ont entamé depuis maintenant deux semaines le jeûne du ramadan, mois de piété, de pardon et de générosité par excellence dans l’islam, les cœurs ne battent pas à l’unisson au sein de la communauté musulmane du Burkina. Pour preuve, cette correspondance que des membres de la Oummah ont adressée le 11 juin 2015 au Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité et par laquelle ils demandent « l’annulation des délibérations de cette parodie de congrès de Fada »

Nous, membres du bureau exécutif permanent et personnes- ressources de la communauté musulmane du Burkina Faso, venons par la présente lettre porter à votre connaissance nos préoccupations sur la situation à l’issue incertaine dans laquelle s’enlise la CMBF et proposer une piste de sortie.

Malgré les démarches entreprises auprès d’un certain nombre d’acteurs dont le président intérimaire du bureau exécutif permanent (CF. lettre du 21/5 2015) permanent) afin de surseoir au congrès des 5, 6 et 7Juin, une partie des acteurs de notre organisation a tenu à organiser le dit congrès dans un contexte de tension et de clivages évidents.

L’objectif visé par ces démarches était de parvenir à un consensus, à l’apaisement des esprits en vue de préparer un congrès dont les résultats seront unanimement acceptés et porteurs d’espoir d’une nouvelle dynamique de la communauté islamique. Cette nouvelle dynamique est attendue par la majorité des musulmans, notamment des jeunes qui espèrent débarrasser cette organisation d’un certain nombre de lacunes préjudiciables à l’islam et à la cohésion sociale.

Au demeurant, l’organisation du congrès de Fada n’a visiblement pas respecté les dispositions en la matière. Deux grands manquements sont notés, du point de vue statutaire et du point de vue éthique.

En matière statutaire on retient que :

- Le mandat du bureau est à terme depuis février 2015, chose qui requière une mesure spéciale de dérogation de la part du MATDS, comme ce fut le cas en 2004 sous la présidence du Cheick Aboubacar Sana ;

- l’article 25 du Règlement Intérieur stipule que « le président a qualité pour prendre toutes les mesures urgentes nécessaires lorsque les organes sont, en raison de circonstances exceptionnelles, dans l’impossibilité de se réunir, à charge d’en rendre compte à la prochaine réunion de la structure». Le président n’a pris aucune mesure dans ce sens, jusqu’à l’expiration du mandat du bureau. Or, tous les indicateurs d’une crise étaient perceptibles ;

- l’article IV des statuts précise que la CMBF a pour buts, entre autres, «de suivre les préceptes du Saint-Coran et de la sunnah, base des traditions musulmanes». Selon cette sunnah du prophète (paix et salut sur Lui), il est interdit de donner l’autorité à celui qui la demande ; malheureusement, le président issu du congrès de Fada aurait investi douze millions dans sa campagne pour briguer la présidence de la CMBF ;

- l’article VII des statuts précise que l’Assemblée Générale (ou le congrès) se composent d’un certain nombre d’acteurs dont le bureau exécutif permanent et les membres du conseil national.

Cependant les membres du conseil national et ceux du bureau exécutif en majorité n’ont pas été associés au congrès de Fada. Le procès-verbal pourra attester de la violation flagrante des dispositions de cet article.

Sur le plan éthique et social, on retient que :

- Le président par intérim a tenu des propos devant le staff (composé de Khalil Bara, chargé de mission, Naba Ouédraogo, Conseiller technique, Adama Sawadogo, SP du pèlerinage, Aristide Béré, DGLPAP) du MATDS, au cours de la rencontre du 4 juin, indiquant que des mandats ont été délivrés à des personnes sans légitimité pour participer au congrès et qu’il a tenté en vain de dissuader les organisateurs du congrès de Fada et le plus crucial, selon le président par intérim, qu’il a affirmé que le Secrétaire général, El Hadj SEMDE Moussa, a fait le tour des provinces sans son aval ni celui du comité exécutif pour faire signer les délégués avec l’appui financier d’El Hadj SANA Rasmané.

Cela est une preuve que le président intérimaire semble manipulé ou agirait selon la force en présence et non selon l’intérêt général;

- Les propos injurieux, diffamatoires, les attaques physiques sont des signes précurseurs de lendemains peu certains pour les membres de la communauté musulmane. L’exacerbation de la situation pourrait créer des effets collatéraux préjudiciables au reste de la communauté burkinabè.

Pour se précipiter vers des lendemains troubles, alors que ce consensus est possible et requis. Tout porte à croire que les intérêts personnels, qui ont du reste jalonné une bonne partie du parcours de la CMBF, ont prévalu.

L’histoire des institutions et des communautés a démontré que là où l’intérêt général est bafoué, la stabilité et la paix sociale sont tôt ou tard ébranlées. Le mécontentement et les interrogations sur les voies et moyens de riposte à ce que d’aucuns appellent imposture sont les choses les mieux partagées après la tenues du congrès litigieux et irrégulier de Fada.

Le consensus et l’apaisement des cœurs sont des passages obligés pour la CMBF qui traverse une crise jamais vécue de son histoire.

On peut passer sous silence les propos va-t-en-guerre et qui n’honorent pas la religion, de certains partisans du congrès de Fada et espérer qu’avec l’implication du Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, des mesures justes seront prises de façon opportune pour réunir les membres de la CMBF autour d’une approche consensuelle de cheminement vers le respect des textes et la réconciliation. Cette approche, de notre point· de vue passera par l’annulation des délibérations de cette parodie de congrès de Fada et la mise en place d’un collège de sages qui travaillera sur la base d’une feuille de route unanimement approuvée par les membres statutaires de l’Assemblée générale de la CMBF.

C’est tout l’intérêt, Monsieur le Ministre, de cette lettre que les signataires vous adressent, tout en ayant espoir que votre savoir-faire dans la gestion de situations similaire et votre sens élevé de la responsabilité seront mis en œuvre pour éviter à la CMBF des lendemains troubles.

Nous demeurons convaincus qu’en lieu et place du recours à l’autorité judiciaire à l’étape actuelle, une action de votre département pourra sauver l’unité et la cohésion au sein de cette organisation islamique implantée dans toutes les localités du Burkina Faso. Nous restons disponibles pour contribuer aux côtés des autres acteurs à la recherche de solutions de sortie de crise.

Nous nous prions de recevoir, Monsieur le Ministre nos distinguées salutations et de reconnaître la confiance placée en vous dans la gestion du dossier CMBF.



Ont signé pour le groupe



El hadj Pitroipa Hamado

3e vice-président CMBF



El hadj Tapsoba Abdoulaye

Président affaires pèlerinage BN/CMBF



El hadj Belem Moumouni

Membre du bureau exécutif/CMBE
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