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Arrestation de soldats français au Burkina : une leçon pour les armées africaines
Publié le vendredi 3 juillet 2015  |  Le Quotidien
Des
© Autre presse par DR
Des soldats français




L’éthique et la discipline doivent être de rigueur dans une armée qui se respecte. La leçon vient de nous être donnée par la France. L’arrestation, le rapatriement et le déclenchement d’une procédure judiciaire de deux soldats français doivent interpeller les Burkinabè, au moment où ils s’interrogent sur la place de leur armée dans le nouvel Etat de droit en construction. Sous nos yeux, nous avons eu la démonstration de ce que doit faire un Etat quand des militaires ont commis une faute lourde. D’abord, on a vu que dans toutes les armées y compris les plus républicaines, il y a des brebis galeuses. L’actualité fait régulièrement cas de soldats occidentaux ayant commis des viols, des attouchements sur des mineurs, des actes de pédophilie et des crimes de sang. Mais à la grande différence des pays non démocratiques, ces crimes sont sévèrement punis s’ils sont découverts. Certes, les militaires ne sont pas jugés dans les pays où ils ont commis leur forfait, ce qui peut être interprété par certains comme un mépris voire un déni de justice. En fait, la plupart des pays industrialisés, en particulier les Etats-Unis, n’ont aucune confiance à la justice étrangère. Mais cela n’empêche, aucun de leurs militaires n’est au-dessus de la loi. La différence entre une démocratie et une république bananière réside en cela. Même en Afrique, on trouve des pays où l’institution militaire, parce que soumise au pouvoir politique et civil, obéit à tout ordre comme l’arrestation et le jugement de militaires fautifs. Au Sénégal, un militaire en faute peut être sanctionné sans aucun problème. Ce qui n’est pas le cas dans bien des pays africains où la chienlit s’est installée dans l’armée. On se retrouve avec une situation ingérable, avec une armée qui autorise certains écarts de comportements. Cela a longtemps été le cas avec le régime Blaise Compaoré. Des militaires ont commis des crimes sans être inquiétés. Evidemment, ils sont protégés. Quand un régime fonde sa légitimité sur la puissance de sa garde prétorienne et non sur sa popularité auprès des citoyens, il ne peut en être que ainsi. Ainsi, au lieu de sanctionner des militaires ayant fait irruption dans des radios privées, on parle d’« éléments incontrôlés » ; une façon subtile d’absoudre les actes répréhensibles posés et de protéger des éléments. On ne construit pas une démocratie dans ces conditions.
La France a des institutions stables et une démocratie enracinée à cause aussi de sa capacité à gérer les problèmes de ses militaires. Elle vient de nous en faire la preuve avec l’arrestation de deux de ses soldats de la force Barkhane. Tous soldats d’élites qu’ils sont, ils sont soumis aux rigueurs de la loi. Leur statut ne devrait d’ailleurs pas leur octroyer une circonstance atténuante. En effet, les membres des unités d’élites doivent être au-dessus de tout soupçon, car ils sont censés offrir la meilleure image d’un pays. Les forces françaises qui ont mis en déroute les redoutables djihadistes du Nord Mali sont le bras armé de la diplomatie française. Par leurs actions héroïques, ils contribuent au rayonnement de la France surtout en ces temps de développement vertigineux du terrorisme. Ces soldats de la paix ne peuvent pas se permettre n’importe quoi, au risque de salir l’image de toute une armée et un pays. Voilà pourquoi aucun Etat sérieux ne doit être complaisant avec les atteintes à l’éthique et à la discipline militaires. Il y va de sa crédibilité. L’institution militaire doit rester la plus attrayante possible en raison de l’ordre qui y est entretenu. Elle est le miroir du bon fonctionnement d’un pays. Ses éléments devront le comprendre et se comporter en connaissance de cause. Quels que soit le corps auxquels ils appartiennent, les militaires doivent donc œuvrer au quotidien à préserver l’image prestigieuse conférée à l’armée. S’ils ne le font pas, c’est la loi qui les rappellera à l’ordre, du moins quand il s’agit d’Etats de droit comme la France1

La Rédaction
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