Cotonou - François Hollande a évoqué jeudi à Cotonou les actes de pédophilie présumés commis par deux soldats français au Burkina Faso, un "fait divers grave" qui diffère toutefois selon lui des actes imputés en Centrafrique à des soldats français et africains des Nations unies.
Les deux soldats des forces spéciales françaises soupçonnés d'attouchements sur deux petites filles au Burkina Faso sont arrivés jeudi matin en France et ont été aussitôt placés en garde à vue.
"Dès que nous avons eu connaissance des faits, le ministre de la Défense (Jean-Yves Le Drian) a immédiatement agi, la justice a été saisie", a souligné le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à Cotonou. "Les deux soldats sont en France pour répondre de leurs actes et y être jugés", a-t-il ajouté.
Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir commis dimanche des attouchements sur deux fillettes franco-burkinabé de trois et cinq ans dans la piscine d'un hôtel de Ouagadougou, selon une source française proche du dossier.
La réaction quasi-instantanée des autorités françaises tranche avec la lenteur observée dans le scandale des viols présumés en Centrafrique, dont sont soupçonnés 14 militaires français.
Selon M. Hollande, "ça ne doit pas être mis en rapport avec ce qui s'est passé en Centrafrique". Il s'agit, a-t-il admis, d'"un fait divers grave" mais qui ne s'est pas déroulé dans "le cadre d'une opération internationale liée aux Nations unies".
"Il s'agit de soldats qui auraient commis des actes de pédophilie et qui doivent en répondre devant la justice française", a conclu M. Hollande.
Les deux soldats étaient dans ce pays d'Afrique de l'Ouest pour participer à l'opération antiterroriste "Barkhane", lancée début août au Sahel et conduite par l'armée française.
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