Deux soldats français en mission au Burkina Faso ont été suspendus mardi dernier pour une affaire de pédophilie sur une mineure de cinq ans. Selon l’AFP, ces soldats sont des amis de la famille de la fille de père burkinabè et de mère française.
L’information est tombée mardi 30 juin, via l’AFP qui a annoncé l’incident citant le ministère français de la Défense. « Deux soldats français en mission au Burkina Faso ont été soupçonnés, hier (lundi), de s’être livrés à des actes à connotation sexuelle sur deux enfants », indique le ministère qui a « immédiatement signalé les faits allégués aux autorités judiciaires françaises compétentes (...).et suspendu les deux soldats ». Nous en savons un peu plus sur l’identité d’une des victimes. Une des victimes supposées des deux soldats est une fillette de 5 ans, dont les parents étaient amis des agresseurs présumés, confie un haut responsable de la gendarmerie burkinabè. Elle est « une mineure de 5 ans environ dont le père est Burkinabè et la mère Française ». Etant amis de la famille, les deux soldats ont « oublié la caméra » grâce à laquelle ils avaient enregistré leurs méfaits dans la famille de la fille. Le père de la fillette, après avoir visionné les images, a porté plainte à l’ambassade de France à Ouagadougou, qui a à son tour, saisi la gendarmerie burkinabè, selon cette même source. Deux enquêtes ont été ouvertes en France et une au Burkina Faso. En France « une enquête de commandement a été déclenchée par le chef d’état-major des armées ». Ces deux soldats pourraient perdre leurs postes au sein de l’armée française. « Si les faits étaient avérés, l’armée se montrerait implacable à l’égard des deux personnes concernées », a rassuré le ministère de la Défense française. « Si d’aventure un seul d’entre eux a commis de tels actes, qu’il se dénonce immédiatement (...) car cela revient à trahir ses camarades, l’image de la France et la mission des armées », a confirmé, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Une chose est sure, l’image de l’armée française prendra un coup, surtout celle des éléments envoyés à l’extérieur du pays. « Soit ces affaires sont avérées, auquel cas c’est extrêmement grave (...). C’est toute une armée qui en prend plein la figure », relève le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser. « Soit ce n’est pas avéré et c’est aussi grave (...). Tous nos soldats sont assimilés à des violeurs d’enfants ». Le parquet de Paris a également ouvert, une enquête préliminaire pour « agressions sexuelles sur mineurs », a indiqué l’AFP citant une source judiciaire. L’enquête a été confiée aux prévôts de la gendarmerie, chargés des investigations sur les militaires déployés sur les théâtres d’opérations extérieures. Au Burkina Faso, l’enquête a été confiée à la gendarmerie nationale.
Au total 3.000 militaires français sont déployés au Sahel dont 220 environ au Burkina Faso dans le cadre de l’opération antiterroriste Barkhane qui s’étend sur cinq pays.