Un consortium d’ONG dirigé par Terre des Hommes Laussanne avec l’appui financier de l’Union européenne a lancé une campagne de communication sur le numéro vert "116”, dans la province du Séno, le mardi 23 juin 2015 à Dori.
FINANCÉà hauteur de plus d’un milliard de F CFA par l’Union européenne, le projet de lutte contre les violences faites aux enfants au Burkina Faso concerne les provinces du Houet, Séno, Kadiogo et Ganzourgou. A cet effet, le consortium d’ONG constitué de Handicap international, Terre des Hommes Laussanne, Tié, Kéoogo et CEATS exécutera le projet pour une durée de 3 ans.
C’est dans ce cadre que Handicap international est chargé de mettre en œuvre le projet dans le Séno. D’où la campagne de communication sur le numéro vert "116” initiée du 23 au 27 juin 2015 pour un coût global de 2 300 000 F CFA. De l’avis du chef de projet, protection de l’enfance à Handicap international, Souleymane Ouédraogo, l’objectif général est de contribuer à la réduction de la violence faite aux enfants en renforçant les systèmes de protection au niveau national et local. Pendant la campagne, a-t-il confié, un accent particulier a été mis sur les enfants en situation de handicap. « Nous avons jugé nécessaire d’évoquer la situation des enfants vivant avec un handicap qui sont 2 à 3 fois susceptibles d’être victimes de violences dont le cas n’est pas très souvent signalé pour une raison ou une autre », a-t-il indiqué.
C’est dans cette optique qu’il a précisé que les populations du Séno ont été sensibilisées et encouragées à utiliser le "116” chaque fois qu’elles seront en face d’un enfant victime de violence. Par ailleurs, M. Ouédraogo a dit qu’au-delà du signalement à travers ce numéro gratuit, les populations bénéficieront d’accompagnement et de conseil de la part des travailleurs sociaux. Pour ce faire, plusieurs activités ont été menées. Il s’agit de ciné-débat, causerie éducative, conférence publique, émission radiophonique, spot télé et la distribution massive d’affiches relatives aux violences faites aux enfants.
« Vulgariser le 116
pour sauver des enfants »
Selon le haut-commissaire du Séno, Irène Coulibaly, la protection de l’enfant contre toute forme de violence est un domaine qui fait partie des priorités du gouvernement du Burkina Faso. « C’est également une préoccupation majeure de notre société étant donné qu’elle a trait fondamentalement à la notion de dignité humaine, notamment de celle de ses membres les plus vulnérables que sont les enfants », a-t-elle poursuivi. Il a déploré le fait que le Séno continue d’enregistrer des nouvelles victimes de violences, malgré les efforts consentis par les acteurs œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfance. Au nombre des atteintes, elle a cité les violences physiques et psychologiques, l’isolement social des enfants handicapés, les négligences, les unions précoces néfastes, la problématique des enfants talibés, les pires formes de travail des enfants et les abus sexuels.
C’est pourquoi, elle a salué l’initiative de la campagne. En effet, pour elle la campagne a visé à susciter auprès des populations de sa province, le recours au numéro vert pour le signalement des cas de violences faites aux enfants. De manière spécifique, a ajouté le haut-commissaire, la campagne a permis d’informer les populations de l’ampleur des violences faites aux enfants, de faire connaître le "116” comme dispositif de signalement, de conseil et de prise en charge de cas de violences et de promouvoir son utilisation par les populations.
Pour sa part, le représentant du ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale, Sibiri Gansonré a estimé que la campagne est la bienvenue. A l’en croire, le 116 est disponible depuis 2009. Mais, il est méconnu des populations. « Les gens ne connaissent pas ce numéro qui est gratuit. La campagne a permis de le vulgariser afin que les populations appellent pour sauver des enfants en situation de souffrance », a-t-il expliqué.
Souaibou NOMBRE