Les travaux de la 33e assemblée générale ordinaire des actionnaires de la compagnie commune de réassurance des Etats-membres de la CIMA (CICA-RE) ont débuté le 25 juin 2015, à Ouagadougou. Pendant deux jours, les actionnaires vont examiner les comptes financiers de l’exercice social 2014 et les actions à entreprendre pour réaliser un chiffre d’affaires annuel de 70 milliards FCFA à l’horizon 2020.
En 2014, la compagnie commune de réassurance des Etats-membres de la CIMA (CICA-RE) a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 30,27 milliards FCFA et un bénéfice net de 2,66milliards environ. Ces chiffres sont en progression par rapport à ceux réalisés en 2013 qui étaient respectivement de 25,94 milliards FCFA et 2,11 milliards FCFA. Pour le président du conseil d’administration de la CICA-RE, James Redombo, le bénéfice net dégagé est le fruit d’une politique rigoureuse de souscription et des effets induits des mesures d’assainissement des marchés de la zone CIMA. « Le résultat de 2014 est par ailleurs bonifié par l’adoption au niveau de la compagnie , depuis l’arrêté des comptes de l’exercice 2013, des méthodes actuarielles internationalement reconnues , pour la détermination des provisions pour sinistres à payer et des primes et commissions à recevoir ou à payer par rapport aux comptes non reçus des compagnies d’assurances », a-t-il ajouté. Le PCA de la CICA-RE a, par la suite, souligné que les résultats ont été réalisés dans un contexte économique et social marqué par des crises dans des pays tels que la République centrafricaine, le Mali, les attaques du groupe Boko Haram au Nord Nigeria avec des répercussions négatives sur les pays de l’Afrique centrale (CEMAC). Outre l’examen du bilan financier de la CICA-RE, ses actionnaires vont se pencher sur le plan stratégique de développement pour la période 2009-2020. Il prévoit, entre autres, l’ouverture de nouveaux bureaux dans le Maghreb et en Afrique de l’Est, l’optimisation des opérations financières, la promotion de la bonne gouvernance dans le but de porter le chiffre d’affaires annuel à 70 milliards d’ici 2020. La CICA-RE ambitionne être notée par des agences de notation de renom telles que Standars and poors.
Le ministre de l’Economie et des FINANCES, Jean Gustave Sanon, président de la cérémonie d’ouverture de la 33e session de l’assemblée générale ordinaire de la Compagnie s’est félicité du choix du Burkina Faso pour abriter les travaux. « En effet, après 1996 et 2006, c’est la troisième fois que notre pays abrite ces assises. Cela dénote tout l’attachement que la CICA-RE a pour le pays des Hommes intègres, malgré sa 5e place dans le marché CIMA », a-t-il relevé. Jean Gustave Sanon a salué la mémoire de l’ancien directeur général de la SONAR, André Bayala, décédé plus tôt en 2015.
La CICA-RE, une institution en progression
La Compagnie commune de réassurance des Etats-membres de la CIMA a été créée par les 12 Etats -membres de la Zone franc, à savoir, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo.
Elle compte 59 compagnies d’assurances et de réassurances ainsi que deux institutions spécialisées : la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et le Fonds de solidarité africain (FSA). Elle a démarré ses opérations techniques sur les marchés des Etats-membres à partir de janvier 1984. Selon son PCA, les différentes étapes de sa croissance pourraient se schématiser de la manière suivante : la première décennie (1984-1994) a été marquée par le démarrage des activités, la seconde (1994-2004) a consacré le développement de celles-ci et la dernière décennie a été caractérisée par la montée en puissance des activités.
Le plan stratégique de développement 2009-2020 a été adopté lors de la 6e assemblée générale, le 16 avril 2009 à Ouagadougou. C’est au cours de la 7e AG des Etats-membres que l’augmentation du capital social à 20 milliards FCFA a été décidée. Lors de cette AG, les Etats-membres s’étaient aussi engagés à favoriser le développement d’un vrai partenariat public/privé et de procurer à la Compagnie les moyens de se conformer aux standards internationaux pour conserver sa place d’acteur privilégié dans sa zone naturelle et au-delà.
Nadège YE