Retour au mandat de cinq ans pour le président de l'Assemblée nationale sénégalaise, contre un an renouvelable actuellement. Les députés ont adopté, lundi, la proposition de loi présentée par le groupe majoritaire Benno Bokk Yakaar. Deux autres dispositions ont également été adoptées après plus de dix heures de débats.
Changement en vue à l’Assemblée nationale sénégalaise. Il faudra désormais 15 députés au lieu de 10 actuellement pour former un groupe parlementaire. Un député qui démissionne de son groupe ne pourra plus s'affilier à un autre groupe, il sera enregistré comme non-inscrit.
Ces deux dispositions visent à lutter contre le nomadisme parlementaire, selon le député Zator Mbaye, l'un des signataires de la proposition : « Il ne sera plus question d’assister à une migration tous azimuts des parlementaires d’un groupe vers un autre. Quand les citoyens ont porté votre choix sur vous, par le fait d’une investiture sur une liste, je considère qu’on doit respecter ce vote-là, l’assumer, en restant justement dans la coalition jusqu’à la fin. »
Certains députés voient dans ces dispositions un calcul purement politicien du parti présidentiel pour empêcher les alliés socialistes notamment de former leur propre groupe en cas de rupture. C’est la position d’Aïssata Tall Sall, députée socialiste : « Déjà, il y a un article de la Constitution qui dit qu’un député à l’Assemblée nationale perd son mandat s’il démissionne de son parti politique d’origine. Vient s’ajouter maintenant cette nouvelle chaîne qui nous lit, qui nous met le fer au pied et qui nous empêche de changer de groupe parlementaire. Si ces deux dispositions ensemble sont maintenues par le Conseil constitutionnel du Sénégal, la démocratie parlementaire au Sénégal sera mise en péril. »