Des radios privées de Ouagadougou, comme Oméga Fm et Savane Fm ont reçu des visites inhabituelles. Il s’agit des éléments du RSP dans la matinée d’hier 30 juin pour, disent-ils, faire passer des messages. Nous vous proposons leurs propos à Oméga FM que nous avons pu lire.
Arrivés aux environs de 8h30, les deux soldats sont montés au deuxième étage de l’immeuble et ont demandé calmement à rencontrer le rédacteur en chef. Ils avaient un message à faire passer.
Leur message : « nous avons un message. On n’est pas venu faire du mal. Est-ce que vous pouvez nous appeler l’équipe de matin devant la porte pour ce message ? » La rédaction les autorise à rentrer dans la salle pour parler à tous les journalistes qui étaient d’ailleurs en pleine conférence de rédaction.
Les soldats rentrent les armes au poing et restent debout devant la porte. Voici en substance leur message : « Bonjour ! Nous sommes venus vous dire qu’il y a des gens qui volent l’argent du pays. Ils rentrent et ils sortent nous sommes énervés. Nous allons les arrêter et présenter aux peuples. Les gens nous accusent dans l’affaire Thomas Sankara et Norbert Zongo. Nous ne sommes pas mêlés, nous sommes jeunes (…) ce que les gens oublient, c’est que les balles ne connaissent. Les effets des balles ne connaissent pas quelqu’un. Même si ça me gagne, je vais mourir ». Et à l’autre d’ajouter : « Moi j’ai 12 ans de service seulement ». Le porteur du message continue « si nous ne réagissons pas depuis longtemps, c’est parce que nous estimons qu’il y a nos mères, nos enfants et nos parents dans la société. Mais maintenant, nous n’allons pas nous amuser, bonne journée ». Les deux visiteurs rejoignent leurs camarades d’armes stationnés dans un véhicule 4x4 de couleur noire. Ils étaient au nombre 5 selon certaines sources.
A la radio Savane FM, ils ont tenu à peu près les mêmes propos avant de disparaitre dans leur véhicule. Un journaliste de Savane FM que nous avons pu joindre a confirmé les faits, tout en ajoutant que le directeur de la radio a appelé un des supérieurs des éléments du RSP, en la personne du chef d’état-major particulier du président du Faso, Boureima Kéré, qui a laissé entendre que ce sont des actes isolés d’éléments incontrôlés et que la hiérarchie n’était pas au courant. Ce supérieur du RSP aurait d’ailleurs présenté ses excuses à la radio. Mais le directeur de la radio aurait exigé des excuses par écrit.