A l'occasion du 148e anniversaire de l'indépendance du Canada célébré chaque 1er juillet, les Canadiens du Burkina se sont retrouvés le samedi 27 juin 2015 pour le commémorer dans une ambiance conviviale à l'école internationale de Ouagadougou. Une occasion pour l'ambassadeur Ivan Roberts de donner son avis sur la situation nationale, notamment la révision de la Constitution burkinabè. A ce propos, pour lui, : "Rafistoler une calebasse, c’est en augmenter le nombre de trous".
Le Canada day ou fête du Canada a drainé un beau monde à l'école internationale de Ouagadougou le samedi 27 juin dernier. Et dans de belles tenues puisqu'il fallait être vêtu d'une tenue de ville ou d'une tenue traditionnelle en plus de disposer d'une carte d'invitation. La salle apprêtée à cet effet était décorée en blanc et rouge, couleurs du Canada avec de la musique africaine en fond sonore. Différents buffets étaient déjà dressés. Pour ce qui est de la température, il faisait 18°C.
On se croirait au Canada, un pays situé en Amérique du Nord, où, en hiver, il peut faire mensuellement -15°C en moyenne ou même - 45°C alors qu’en été, les températures peuvent grimper à 35°C. 20h 00, les hymnes burkinabè et canadien se succèdent, et le maître de céans, l'ambassadeur Ivan Roberts, présent au Burkina depuis 4 ans, est le premier à prendre la parole. "Pour commencer, je promets de ne pas vous ennuyer avec un long et fastidieux discours. Je serai bref, croyez-moi". Pourtant son discours faisait 8 pages.
Page 1 : salamalecs de préséance
Page 2 : mémoire des martyrs
« une minute de silence en la mémoire des martyrs de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ».
Page 3 : vœux pour le peuple burkinabè
"Nous souhaitons que les aspirations des Burkinabè à une société plus juste et équitable, à plus de liberté et à une démocratie forte, constituent la trame des programmes de société qui seront proposés par les candidats aux élections prochaines. Je n’en dirai pas plus, car je tiens à me mettre à l’abri d’une sanction éventuelle pour «campagne déguisée». Eclats de rire dans la salle.
Page 4 : Canada/Burkina, même combat
"Des élections, nous en aurons aussi au Canada à l’automne prochain, en octobre 2015, devrais-je dire. Le Burkina Faso et le Canada, c’est le même défi en octobre 2015. On est ensemble ! Nos deux nations partagent les valeurs de démocratie, et nous nous en réjouissons. J’adresse mes félicitations et encouragements aux autorités de la Transition dans la conduite du pays vers des horizons meilleurs malgré les difficultés de tous ordres. Je salue la voie du dialogue et de la concertation que l’ensemble des acteurs politiques mettent en avant particulièrement autour du débat en cours sur une révision de la Constitution ou une nouvelle constitution. A ce sujet, et pour clore ce chapitre, je crois que l’on peut méditer sur ce proverbe africain : «Rafistoler une calebasse, c’est en augmenter le nombre de trous».
Page 5 : félicitations
Autocongratulations pour le choix de l’ancienne Gouverneure Générale du Canada, Michaëlle Jean, à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie, la première femme à accéder à ce poste.
Page 6 : les progrès réalisés par la coopération Canada /Burkina
"Le Canada considère que l’expansion du commerce et de l’investissement en Afrique est essentielle à la prospérité de part et d’autre. Il vient de signer un accord avec le Burkina Faso lors de la visite du Premier ministre Isaac Zida au Canada en avril dernier. Cet accord, une fois ratifié, donnera plus de garanties aux investisseurs des deux pays quant au respect de leurs droits, notamment contre les risques d’expropriation ou d’aliénation de leurs actifs et sur les conditions de règlement des litiges.
Page 7 : rappels
"L’ancien Président Thomas Sankara avait déclaré : «Un homme, si opprimé soit-il, trouve un être à opprimer : sa femme ! ». Une autre façon de dire que les personnes qui souffrent le plus de marginalisation et d’injustice sont surtout les femmes. Le Canada fait de la question de l’égalité des genres, un postulat du développement : l’économie et les familles sont plus fortes lorsque chacun de ses membres, à part entière et égale, a les mêmes droits. Le Canada s’est aussi employé à contribuer à l’autonomisation économique des femmes par le lancement du Projet d’appui aux étuveuses de riz au Burkina (PAERIZ)"
Page 8: conclusion
« Ce discours à l’occasion de la célébration de la fête du Canada que je prononce est le dernier que j’aurai l’honneur de lire en tant qu’ambassadeur du Canada au Burkina Faso. Je suis effectivement à la fin de mon mandat après pratiquement 4 années bien remplies. Enfin…, je pense !". Comme bilan, nous sommes fiers des acquis de nos compagnies dans le secteur minier et les encourageons à persévérer dans l’adoption et la mise en œuvre de bonnes pratiques en matière de responsabilité sociale de l’entreprise. Au regard de l’actualité, nous nous réjouissons de la reprise des travaux de construction de la mine de Karma par TRUEGOLD, et nos sincères remerciements vont au Gouvernement burkinabè avec une mention spéciale aux ministres Ba et Barry pour leurs efforts dans la résolution du conflit. Dans quelques mois, d’autres mines canadiennes, nous l’espérons, seront en production parmi lesquelles ROXGOLD avec son projet de Yaramako. J’ai été honoré que durant mon mandat, le Burkina Faso ait été intégré à la liste des 25 pays ciblés pour bénéficier de 90% de l’aide bilatérale canadienne".
Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, Moussa B. Nébié, a félicité l'ambassadeur Ivan Roberts pour la bonne coopération entre les deux pays.
Ebou Mireille Bayala
