Etat de la corruption au Burkina Faso : la douane retrogradée au profit des marchés publics

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Publié le mercredi 1 juillet 2015 | L`Observateur Paalga

Présentation du rapport sur l’état de la corruption, remise de lots aux lauréats du jeu-concours de la bande dessinée Kouka 14, c’est autour de ces deux axes que le Réseau national de lutte anticorruption a réuni journalistes et acteurs de la lutte contre la corruption hier 30 juin 2015 au Centre national des archives.

Le Réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC) a sacrifié à la tradition en présentant son rapport annuel sur la corruption dans notre pays. En effet, depuis plusieurs années, d’importants efforts sont consentis en vue de la lutte contre ce fléau. En témoigne l’élaboration du livret qui, chaque année, fait un classement des administrations, sociétés et établissements publics. Baromètre de la corruption, il a un effet dissuasif et incite à l’introspection.

L’enquête a été menée sur un échantillon de 2000 personnes dont 49,5% de femmes et 74% d’enquêtés scolarisés. Pour 91%, la corruption est fréquente ou très fréquente. Elle est en progression pour la majorité des enquêtés (42% des répondants) et ses pratiques ont augmenté comparativement à l’année 2013. Elle a également concerné tous les chefs-lieux des treize régions plus la ville de Pouytenga, carrefour commercial.

A ce titre, on note une amélioration dans le comportement des services douaniers qui, après avoir été en tête du classement de nombreuses années durant, se retrouvent cette année en seconde place, cédant ainsi la première au secteur des marchés publics. «Nous utilisons des instruments scientifiques. On nous a reproché de classer systématiquement la douane en première position. Le présent rapport indique qu’elle occupe la seconde place. De ce point de vue, vous voyez que nous n’avons pas d’intentions malveillantes vis-à-vis d’un service. Ce sont les réponses des citoyens que nous traduisons», a confié Claude Wetta, secrétaire exécutif du REN-LAC.

A leur suite, on note respectivement la police municipale, la direction générale des transports terrestres et maritimes, les impôts et la justice. Sur ce dernier point, à savoir la justice, le Dr Wetta, au regard de l’enthousiasme né au sein des populations à la suite des interpellations et des assises criminelles, s’indigne du verdict qui a été rendu lors du procès de l’ancien directeur général des douanes, Ousmane Guiro.

«Ce verdict soulève une pléthore de questions : a-t-on le droit de thésauriser deux milliards de francs CFA ? Et l’impôt sur cette somme qui n’a pas été payée depuis 1983 ? etc. Il constitue enfin un très mauvais signal envoyé à la société burkinabè, un boulevard ouvert aux partisans impénitents de la corruption qui vivent en toute impunité », a-t-il dit.

Outre le lancement du rapport, il a été aussi question de l’attribution des prix aux lauréats du jeu concours de la bande dessinée Kouka 14 intitulé ‘’Plus rien ne doit être comme avant’’. 1597 réponses d’élèves du Burkina tout entier ont été reçues par le jury.

Au finish, Bamoriba Habasse Traoré de l’école Centre ‘’B’’ du Sud-Ouest s’en tire avec 19,5/20 et Hanifah Sawadogo du lycée Yamwaya de Ouahigouya totalise 18,5/20. Ils ont reçu chacun un vélo, une bourse d’études et du matériel scolaire.

Nicole Ouédraogo (Stagiaire)