Le Réseau national de lutte anti-corruption (Ren-Lac) a lancé, dans l’après-midi de ce mardi 30 juin 2015 à Ouagadougou, l’édition 2014 de son rapport sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Résultat d’une enquête d’opinion des populations sur l’importance de la corruption au « pays des hommes intègres », ce rapport place cette année les Marchés publics comme étant le secteur le plus corrompu.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’administration publique n’a pas bonne presse auprès des Burkinabè, puisqu’ils sont 91% de sondés à penser que la corruption est fréquente dans le pays. Pour les personnes enquêtées, les marchés publics sont le secteur le plus corrompu, suivi de la douane et de la police municipale. Puis viennent respectivement la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM), les Impôts, la Justice, l’enseignement secondaire, la gendarmerie, le Trésor public et la police nationale.
Au niveau du classement des entités selon le degré de corruption, le Ministère des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports (MIDT) occupe la première place, suivi de celui de l’Economie et des Finances et de la Justice.
Il est à préciser que ce classement se fait sur la base du pourcentage des sollicitations ayant donné lieu à des rétributions illégales offertes à des agents publics.
Pour Dr Claude Wetta, secrétaire exécutif du Ren-Lac, ce rapport est comme un baromètre de la corruption avec un effet dissuasif qui « incite les administrations et les sociétés à l’introspection. Aussi, le présent rapport qui rend compte des opinions et expériences des usagers de services et du classement des services est un dispositif qui vise à informer les citoyens et attirer l’attention du gouvernement sur l’ampleur du phénomène ».
Dr Wetta a également fait remarquer que cette année, le lacement du rapport intervient après une insurrection qui avait fait naitre l’espoir d’un nouveau dynamisme dans la lutte contre la corruption. « C’est vrai que nous n’attendions pas que les autorités de la Transition fassent des miracles, mais nous espérions qu’elles posent des jalons d’une lutte contre la corruption », rappelle t-il, avant de constater que cet enthousiasme a été « douché » par le verdict du procès de l’ex directeur général des douanes, Ousmane Guiro.
Le verdict, trop léger à son goût, constitue à l’en croire, « un très mauvais signal envoyé à la société burkinabè et un boulevard ouvert aux partisans impénitents de la corruption ». D’où son invite à ne pas baisser la garde au risque « de prendre par la suite en pleine figure les conséquences lourdes de sa propre complaisance ».
A noter qu’en marge du lancement de ce rapport, les écoliers et élèves lauréats du jeu concours de la bande dessinée Kouka, dont l’objectif est d’inculquer aux enfants des valeurs citoyennes, ont été récompensés.
Le classement des services selon le degré de corruption perçu par les enquêtés
1-Marchés publics
2-douane
3-police municipale
4-Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM),
5-Impôts
6-Justice
7-Enseignement secondaire
8-Gendarmerie,
9-Trésor public
10-Police nationale
11-Mairie
12-Santé
13-Education nationale
14-Administration générale
15-Enseignement supérieur
16-Sonabel
17-Onea
DTS