Une opération conjointe des forces de l’ordre a saisi 1 803 caméléons séchés et 9 000 troncs de « PTEROCARPUS ERINACEUS » ou bois rose. Fruit d’un travail de 72 heures, le butin a été présenté à la presse, le lundi 29 juin 2015 à Bobo-Dioulasso.
1 803 caméléons séchés et 9 000 troncs de bois rose. C’est le fruit de la coopération des services des douanes, de la gendarmerie, de la police et des eaux et forêts, dans une opération de 72 heures, dénommée « Opération de lutte contre la coupe abusive du bois » du 27 au 29 juin 2015. A l’occasion de la présentation dudit butin, le directeur national des eaux et forêts, le colonel Adama Drabo, par ailleurs chef de corps des eaux et forêts, a expliqué qu’il s’agit d’une opération qui vient renforcer les activités quotidiennes de ses services et des directions régionales de l’Ouest du pays. Ayant mobilisé une centaine d’agents des forces de l’ordre, a-t-il poursuivi, l’opération qui se poursuivra, a déjà permis d’interpeller une vingtaine de personnes, de les auditionner et de les transférer à la justice. Elle s’est menée principalement sur quatre axes, notamment les axes Bobo-Banfora, Bobo-Ouaga, Bobo-Orodara et Bobo-Bama. Ainsi, a-t-il expliqué, les troncs de bois, à destination de l’Asie ont été saisis dans des camions, des conteneurs, des entrepôts dans des cours à Bobo-Dioulasso (14 entrepôts) et aussi dans la brousse avec parfois des documents attestant qu’il s’agit de noix de cajou. Pourtant, a estimé le colonel Drabo, cette espèce est protégée et seules deux scieries basées à Banfora ont l’agrément d’exploitation du bois d’œuvre. Malgré tout, a-t-il regretté, le bois rose est prisé pour ses nombreuses vertus thérapeutiques, et son usage pour la fabrication des meubles de luxe et du balafon d’où son nom « Balanyiri » ou « l’arbre du balafon » en langue nationale dioula. De plus, a confié le directeur national des eaux et forêts, il est utilisé comme fourrage par les bergers pour le bétail pendant la période sèche. Pour la valeur financière du bois saisi, le colonel Drabo a seulement précisé que des renseignements récoltés sur le terrain, il revient que le pied est coupé à entre 1 250 et 3 000 F CFA en brousse. Et pour remplir un camion-remorque, il faut 200 pieds, vendus entre 3 à 4 millions de F CFA à Bobo-Dioulasso et entre 6 à 7 millions à Lomé au Togo. Quant aux caméléons, ils seraient simplement en transit au Burkina Faso, parce que récoltés au Niger à la frontière du Nigéria en acheminement au Mali. Les personnes interpellées, a ajouté Adama Drabo, courent des sanctions pécuniaires et des peines de privation de liberté prévues dans le Code forestier et par la justice burkinabè. Déjà, il a appelé les populations à saisir les autorités les plus proches pour dénoncer tout cas de coupe abusive des espèces protégées.
Jean-Marie TOE