Invité de la grande interview du magazine panafricain Notre Afrik,le Président du Faso, Président de la Transition, donne le pouls de la transition qu’il dirige depuis novembre 2014. Lutte contre la corruption, nouveau code électoral, Blaise Compaoré, Alassane Ouattara, nouvelle Constitution, et bien entendu élections générales d’octobre prochain… sont au menu de cet entretien exclusif à paraître dans le N°57 (Juillet-Août 2015) du magazine dont le siège est à Bruxelles, en Belgique.
Pour celui qui détient par ailleurs le portefeuille ministériel des Affaires étrangères, l’objectif est clair, précis et sans équivoque : organiser des élections crédibles le 11 octobre prochain et remettre le pouvoir au nouveau locataire du palais présidentiel de Kosyam. Morceaux choisis…
Pouvez-vous affirmer qu’avec l’avènement de la Transition il n’y a plus de corruption?
La corruption, véritable fléau, ne peut pas disparaître par un coup de bâton magique, d’autant qu’elle est devenue rampante. Des mauvaises habitudes s’étaient installées et nous nous attachons à bannir ce phénomène dans l’administration et les cercles de pouvoir. Nous avons procédé à des arrestations pour envoyer un signal fort.
Pouvez-vous donner des garanties que ces élections se tiendront bien le 11 octobre ?
Nous avons intérêt à ce que ces élections aient lieu à cette date et je pense qu’elles se dérouleront bien le 11 octobre.
Des partis de l’ex-majorité dénoncent l’article 135 du nouveau code électoral. Entendez-vous leurs récriminations ?
C’est de bonne guerre. Je demande cependant aux différents acteurs de réfléchir sereinement en gardant à l’esprit que le changement au Burkina procède d’une insurrection populaire. Et ce même peuple a décidé, via le Conseil national de transition, que ceux qui ont été jusqu’au bout avec l’ex-président Blaise Compaoré dans sa volonté de se maintenir au pouvoir ne pouvaient pas se présenter aux prochaines élections.
Il faut cependant remarquer que l’ex-parti au pouvoir, le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès, Ndlr)est toujours en activité et a le droit de présenter des candidats qui ne sont pas visés par cette loi.
Avez-vous revu Blaise Compaoré depuis sa chute ?
Non.
Lui avez-vous parlé ?
Non plus.
Cela ne vous intéresse-t-il pas d’échanger avec l’ex-Président ?
Je n’en vois pas l’intérêt. Nous n’avons rien à nous dire. J’assume tout simplement la transition politique au nom de la confiance placée en moi.
Peut-il revenir au Burkina ?
Il ne me revient pas d’en décider. Pour l’heure, il est toujours en Côte d’Ivoire.
J’ai lu dans certains journaux ivoiriens que vos relations avec Alassane Ouattara ne sont pas des plus cordiales…
Il n’y a aucun problème entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Nos deux pays sont liés par une forte histoire. Maintenant, entre dirigeants, on peut ne pas se comprendre, mais ce n’est pas le cas avec le président Ouattara. Nous nous sommes déjà rencontrés à trois reprises. On ne peut donc pas dire qu’il y a une animosité entre nous.