Les responsables des sociétés d’Etat sont en conclave du 29 au 30 juin 2015, dans la salle de conférence de Ouaga 2000. Objectif, examiner les états financiers des sociétés publiques respectives. Cette assemblée générale qui est à sa 23e session est présidée par le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida.
L’obligation de rendre compte est sans aucun doute un principe fondamental et l’une des principales exigences de la gestion publique et de la bonne gouvernance. Ainsi, répondant à cette obligation et aux exigences de la réglementation des sociétés d’Etat, les responsables des 21 sociétés d’Etat tiennent leur 23e session ordinaire du 29 au 30 juin 2015, à Ouagadougou. Au titre des 21 entreprises, 19 sont des sociétés d’Etat et deux sont des établissements publics de prévoyance sociale (EPPS), à savoir la CNSS et la CARFO. Parmi les entreprises d’Etat, 17 présenteront leurs comptes à l’examen et à l’approbation des participants contre deux, de création récente disposant de leurs organes de gestion, qui présenteront des rapports d’explication sur leur processus d’opérationnalisation. Ces dernières sont la Société burkinabè de télédiffusion (SBT) et la Société nationale de l’Aménagement des terres et de l’équipement rural (SONATER). Quant aux 17 autres, il y a la SONABHY, la SOPAMIB, la SOPROP , l’ACOMOD-Burkina , la MINOFA, la SOGEMAB, le BUMIGEB, la SEPB, la SONABEL, la SONAGESS, la SONAPOST, la SONATUR, la SOPAFER-B, la LONAB, l’ONEA et le CEGEI.
« Une alimentation des entreprises au budget national, à hauteur de 195,510 milliards de F CFA en 2014 »
En ce qui concerne les chiffres d’affaires desdites sociétés, les résultats de 2014 ont été à la baisse, comparativement à l’année 2013. Ainsi, le Premier ministre ne s’est pas empêché de souligner le fait dès l’entame de son discours d’ouverture. « D’une manière générale, nos sociétés ont enregistré, au cours de l’exercice 2014, une contre-performance par rapport à l’exercice 2013 et leur performance économique s’est détériorée. En effet, le taux de croissance du chiffre d’affaires des sociétés d’Etat est de 2,63% en 2014 contre 11,42% en 2013 et traduit une augmentation plus faible du volume d’activités des sociétés », a-t-il révélé. En plus, le résultat net cumulé des sociétés est en baisse. Il est de 62,093 milliards en 2014 contre 81,111 milliards de F CFA en 2013, soit une baisse de 23,45%. Cette baisse est, de l’avis de Yacouba Isaac Zida, due principalement au déficit de 11,753 milliards de F CFA réalisé par l’ACOMOD-BURKINA, le BUMIGEB, la MINOFA, la SEPB, la SONABEL et la SONAGESS. Les soubresauts socio-politiques de l’année 2014 sont également à l‘origine des contre-performances. Dans le même sens, au-delà d’une analyse globale, l’analyse individuelle des sociétés d’Etat montre que certaines vivent des difficultés pouvant remettre en cause le fonctionnement de leus activités. C’est le cas de l’ACOMOD-Burkina, de la MINOFA et de la SEPD qui sont en phase de démarrage. En plus, il y a les difficultés de la SONABEL à faire face à la demande de l’énergie et les tensions de trésorerie récurrentes de la SONABHY.
Contrairement à la session précédente où l’ensemble des sociétés appelées à présenter leurs comptes étaient bénéficiaires, cette session enregistre six sociétés déficitaires, à savoir l’Agence de conseil et de maîtrise d’ouvrage déléguée en bâtiment et aménagement urbain (ACOMOD-Burkina), la Minoterie du Faso (MINOFA), le BUMIGEB, la SEPB, la SONABEL et la SONAGESS. Dans la même logique, Cinq sociétés d’Etat ont vu leurs chiffres d’affaires baisser traduisant la diminution du volume de leurs activités. Il s’agit de l’AGEETER, de l’AGETIB, de la SONAGESS, de la SEPD et de la SOPAFER-B. Pour ce qui est des établissements publics de prévoyance sociale, qui regroupement la CNSS et la CARFO, le résultat net de ces établissements est passé de 54, 569 milliards de F CFA en 2013 contre 51,251 milliards de F CFA en 2014, soit une baisse de 6,08%. Par ailleurs, le chef du gouvernement a laissé entendre que « malgré les contre-performances, les sociétés ont pu contribuer à alimenter le budget national à hauteur de 195,510 milliards de F CFA en 2014 et la situation économique et financière des entreprises reste globalement satisfaisante ». Afin de résorber la situation financière globale des entreprises, des recommandations allant dans ce sens seront faites lors de l’assemblée générale. « Cette 23e session se doit d’examiner toutes ces difficultés afin d’en trouver des solutions idoines et permettre à ces sociétés de participer pleinement au développement économique et social de notre pays », a indiqué le Premier ministre1.