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Quelques jeunes confient avec amertume leur mésaventure : Malik Bantango, du secteur Boulgou de Garango
Publié le lundi 29 juin 2015  |  Le Quotidien




On était au village quand un nigérian qui est venu informer mon parent qu’il veut effectuer un deuxième voyage sur le Gabon à l’aide de sa nouvelle pirogue à 375 000f. Mon père a dit qu’il va lui remettre la moitié et arriver il va compléter. Il a accepté et a fixé la date du départ pour le 28 mai. Le jour-j il nous a amené à Tenkodogo et de Tenkodogo à Lomé dans sa cour. Là-bas on était au nombre de 90 et il nous a enfermé. Et le nombre accroissait de jour en jour jusqu’à ce qu’on atteigne 140 personnes. C’est là qu’on a embarqué pour le Nigéria, et arrivé on avait écrit « Bienvenue en enfer » dans le lieu où il nous a amené. C’était dans une brousse, mais il y’avait quelques maisons. Il nous a laissé dans les mains d’un autre homme. On a fait quelques jours jusqu’à ce que tout notre argent soit fini, on mangeait du manioc frais, et on dormait presqu’à le claire de lune, car les maisons n’étaient pas en bon état. Il a amené un sac de gari on a mangé pendant 3 jours. Le jour du départ on était 148 personnes dans la pirogue, mais 52 se sont ajoutés en route on était tellement coincé qu’il n’y avait plus de place pour déposer les pieds. Le quatrième jour on est arrivé à Libreville (Gabon). Arrivée il a fait signe a son chauffeur de venir nous conduire à notre lieu d’hébergement dans une brousse. Lui, il a dit qu’il ne peut pas venir, car la ville est chaude. Donc le monsieur nous a dit de descendre dans l’eau et pousser la pirogue, et on est remonté. Le 5e jour les policiers du Gabon sont venus nous trouver, le chauffeur ne voulait pas s’arrêter et ils ont commencé à tirer. Le chauffeur s’est arrêté et est venu à mes côtés, ils ont demandé notre identité et où on partait. Il y a un qui a proposé qu’on nous tue sur le champ comme c’est la brousse personne n’en saura rien. L’autre s’est opposé et ils ont veillé avec nous sur l’eau jusqu’au petit matin. Ils nous ensuite amené à Libreville dans une maison où on nous enfermait à 18h et on ne mangeait des petits pains le matin à 14h le déjeuner, et cela jusqu’au lendemain. On est resté dans ça jusqu’au jour où ils ont décidé de nous renvoyer au Burkina.

Assami Zouré, électricien de Batiment
Les évènements se sont passés autour du 18 juin de ce mois. Il y a eu des clandestins burkinabè qui sont arrivés à bord d’une pirogue de 146 personnes, la police les a saisies sur l’eau au bord de la mer et les a conduites au niveau du CEDOC, de là-bas, elles ont été conduites à la maison des détenus. Le CEDOC, ayant trouvé qu’ils étaient nombreux a jugé utile de faire une rafle générale. Moi j’étais à Libreville depuis un an 3 mois. Quand je revenais de mon travail, la police judiciaire m’a arrêté en cour de route et m’a demandé ma carte de séjour. J’ai dit que je n’en avais pas. Ils m’ont demandé de les suivre, et ils m’ont amené au CEDOC. Arrivé, nous avons trouvé des clandestins qui étaient au nombre de 116. Il y avait plusieurs nationalités. On nous a conduits de Libreville jusqu’au Nigeria, de là au Benin et au Burkina. Je demande à l’Etat burkinabé de voir au niveau de la jeunesse pour que ce fléau puisse prendre fin. De créer au moins d’autres emplois pour les jeunes. Au Burkina, j’étais électricien en bâtiment de même qu’au Gabon, mais j’ai trouvé que la vie n’était pas facile, croyant que la vie serait meilleur là-bas. Mais c’était le contraire. On m’a arrêté en contrôle sinon, je ne suis pas arrivé avec ceux qui étaient en pirogue. Nous remercions Dieu parce qu’on ne nous a pas conduits à la police, car, si on t’arrête à cause de la carte de séjour, tu dois faire 3 mois de prison ferme. Nous demandons à l’Etat burkinabé de voir avec l’Etat gabonais pour qu’ils prennent en charge nos frères qui sont restés là-bas. Je pense que je n’irai plus là-bas.

Ouanga Ibrahim, technicien en menuiserie aluminium
Je suis allé au Gabon le 7 octobre 2013 pour gagner ma vie, étant donné qu’on ne sait pas où la chance nous sourira. Mais voilà qu’on me rapatrie via le bateau alors que je suis allé par voie aérienne. Ce qui a motivé notre rapatriement serait dû aux rumeurs selon lesquelles des migrants rentrent au Gabon à travers des pirogues. Il est dit que 156 migrants ont été aperçus dans une pirogue, et les Burkinabè étaient au nombre de 140. C’est ainsi que le ministre de l’intérieur du Gabon s’est énervé et les a pris, avec nous qui étions déjà au Gabon, pour nous rapatrier. J’ai été arrêté pendant que j’étais au travail, j’ai tenté de négocier en vain. J’ai des papiers, mais il est dit que ce ne sont pas de bons papiers. C’est à défaut d’une carte de séjour qu’on a été chassé, alors que depuis que je suis là-bas, ils n’ont pas lancé d’opération de confection de ces cartes, sinon j’allais faire la carte. Lors de mon arrestation, ma femme a promis de payer les 800 000 F CFA, la somme équivalente de la carte de séjour, mais je m’y suis opposé. Une fois au Burkina, je ferai venir ma femme, parce qu’ici je n’ai pas commis de crime. Donc je vivrai mieux. On était près de 400 à être arrêtés. Nous avons été rapatriés dans des conditions déplorables. On mangeait seulement du pain pendant les dix jours qu’ont duré notre rapatriement. Je lance un appel à mes frères burkinabè à rester ici pour se battre. C’est à cette condition qu’ils gagneront leur vie
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