Les Burkinabè expulsés du territoire gabonais ont été accueillis sur le sol burkinabè, le samedi 27 juin 2015, par le ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale. Déception, joie, indignation était les maîtres mots pour définir l’atmosphère de cette accueille.
La migration clandestine est un phénomène qui est grandissant dans nos sociétés africaines. Ils sont des milliers par an, les jeunes qui quittent leur pays à la recherche de meilleur condition de vie dans d’autres pays, occidentaux ou africains. Cependant, cette aventure ne tarde pas à se transformer en une grande déception. C’est le cas de ces 186 Burkinabè, qui ont été expulsés du Gabon en mai 2015, les uns, après un an de travail et d’autres après 5 jours de traversé en pirogue. Après le Nigéria et le Bénin, ils ont été accueillis dans leur pays natal, le samedi 27 juin 2015, par le ministre de l’Action sociale et de la solidarité nationale, Nicole Angéline Zan. A la question de savoir ce qui s’est passé, et comment ils sont arrivés sur le sol burkinabè. Le secrétaire permanent du Conseil supérieur des Burkinabè vivant à l’étranger, Lambert Alexandre Ouédraogo répond : « Nous avons été avertis par notre délégué CSBE du Gabon, Clément Somé de l’interception des migrants en situation irrégulière au Gabon de toutes nationalités confondues. Au départ ils étaient au nombre de 150 Burkinabè, sur près de 500 migrants qui ont emprunté le bateau des cotes de Libreville (Gabon) jusqu’à une ville Kalaba au Nigéria. Et de là, les Nigérians les ont conduits jusqu’à la frontière avec le Bénin. Comme au Bénin, nous avons un consul honoraire, qui travaille avec notre Ambassade à Accra au Ghana, et qui couvre le Bénin. Nous avons saisis le Conseil des ministres, le gouvernement et le chef de l’Etat, tous se sont engagés pour dépêcher une équipe de l’Action sociale pour les faire venir, c’est-à-dire prendre en charge le tronçon qui manque Bénin-Burkina ». Selon Nicole Angéline Zan, à part deux ou trois personnes qui sont en âge de maturité, tous ses rapatriés sont des jeunes, de véritables enfants et le plus jeune a 12 ans avec sa sœur de 15 ans, qui voulaient rejoindre leur père. Elle a, à cet effet, exprimé sa satisfaction quant à ces retrouvailles, d’autant plus que, malgré les conditions difficiles du retour ils ont survécu. « Je suis animé d’un sentiment de joie pour avoir retrouvé l’enfant qui était parti à l’aventure, d’avoir retrouvé le frère qui était allé en aventure, d’avoir retrouvé le fils de la nation qui est revenu à la maison », a t- elle laissé entendre. Tout en rassurant ces jeunes de la grande préoccupation du gouvernement de la transition à leur égard, elle a signifié la mise en place d’un dispositif de prise en charge, surtout sur le plan sanitaire de ces jeunes jusqu’au jour où ils regagneraient leur famille. Quant à leur insertion socio-professionnelle, elle a signifié que l’emploi des jeunes est l’une des principales préoccupations du gouvernement de la Transition. Et lors des assises nationales, cette décision a été portée à la connaissance de la jeunesse. « Ainsi, avec un plaidoyer en faveur de ces jeunes, je pense qu’on pourrait leur trouver du travail », a-t-elle dit1
Par Judith N. SANOU