A priori aucun, sauf que le 26 juin 2015, ce vendredi décidément noir, toutes ces villes ont été, comme dans une synchronisation sanglante, les cibles du terrorisme. Massacres de dizaines de soldats de l’Amisom dans une opération de Chababs contre une base de l’Union africaine ; attentat-suicide dans une mosquée chiite de la capitale koweitienne qui fait 26 morts et 227 blessés à l’heure de la grande prière ; attaque à Saint-Quentin-Fallavier en Isère, d’une usine à gaz classée Seveso.
Des scènes aussi insoutenables les unes que les autres, comme pour révéler à la face du monde la présence partout de l’Etat islamique et de ses nébuleuses affiliées, dans un seul but : semer la terreur aussi loin que possible.
Mais l’événement le plus emblématique de cette série noire restera le massacre de Sousse en Tunisie où, dans une équipée sanglante, un terroriste à l’allure trompeuse d’étudiant en goguette a déchargé son arme automatique sur de paisibles touristes qui avaient eu le seul tort de lézarder sur une plage de sable fin. Bilan de cette attaque, une quarantaine de morts et des dizaines de blessés, sans compter les centaines de personnes sous le choc après avoir échappé à l’horreur.
Bien évidemment, on se pose des questions sur les conditions sécuritaires dans la ville balnéaire en particulier et en Tunisie en général, quelques mois seulement après l’attaque du musée du Bardo qui, en mars dernier, avait, elle aussi, charrié son lot de victimes.
Désormais, il est clair que ces entreprises terroristes, au-delà des Occidentaux, principales victimes, ont pris pour cible l’un des piliers fondamentaux de l’économie tunisienne, l’industrie touristique bien sûr ! Et ce, avec un cynisme méticuleux. Jugez-en vous-même.
D’abord le moment choisi : aux premiers instants de l’été, début de la haute saison touristique. Ensuite, le lieu visé : la célèbre ville balnéaire de Sousse, dans un confortable établissement classé cinq étoiles avec plage privée et dont le nom Riu Imperial « Marhaba » (Bienvenue en arabe) ne le prédisposait pas à un tel spectacle froisonnant.
Voilà encore un coup dur porté à l’industrie touristique tunisienne à travers l’un de ses fleurons. Mais il faut croire qu’à la vue de ces foules d’Occidentaux en tenues légères et aux « mœurs dissolues », les commanditaires de cette attaque ont choisi de mettre fin à la joie des vacances, sacrifiant du même coup l’une des mamelles de l’économie et faisant basculer des centaines de milliers de ménages dans le gouffre du chômage et de la précarité.
Ainsi, l’auteur et les commanditaires de la boucherie de Sousse auraient voulu souhaiter la ‘’bienvenue en enfer’’ aux inconditionnels des plages paradisiaques tunisiennes qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement.
Et ils auront réussi leur coup, car depuis cette tragique journée, on ne compte plus les départs et les annulations de réservations, tandis que les autorités du pays, elles, tentent avec l’énergie du désespoir de sauver cette saison mort-née.
Marie Ouédraogo