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L’Observateur N° 7379 du 20/3/2013

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Centrafrique : Le concert des armes va-t-il reprendre ?
Publié le jeudi 21 mars 2013   |  L’Observateur


Les
© Autre presse par DR
Les rebelles de la Séléka menacent de reprendre les hostilités


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Les hostilités vont-elles reprendre en République centrafricaine (RCA) ? C’est la question qu’on se posait hier car c’est aujourd’hui qu’a expiré l’ultimatum de 72 heures que la rébellion du Séléka avait lancé au président François Bozizé. L’opposition armée exigeait notamment la libération de tous les prisonniers politiques ; le départ des forces étrangères sud-africaines et ougandaises du pays ; la levée des barrages (policiers et partisans du président François Bozizé) à Bangui.

La Séléka suspecte le président centrafricain de jouer la montre pour détricoter les Accords de Libreville qui avaient permis d’aboutir à un cessez-le-feu sur le terrain. Tout cela se déroule dans un contexte où les rebelles retiennent depuis plusieurs jours à Sibut cinq ministres issus de leurs rangs. Toute cette manœuvre vise à mettre la pression à Bozizé et ainsi l’obliger à tenir les engagements pris au Gabon le 11 janvier 2013 et qui avaient permis de mettre fin aux hostilités débutées le 10 décembre 2012. Ces combats étaient d’ailleurs largement en défaveur du pouvoir à Bangui.

Lors des négociations, il faut dire que beaucoup de gens se demandaient si Bozizé allait franchement respecter le modus vivendi où s’il allait faire comme certains de nos chefs d’Etat qui, après avoir signé des Accords, tentent, une fois de retour dans leur pays, de reprendre la main et l’initiative.

On se rappelle qu’à Libreville, acculé par une rébellion aux portes de Bangui, François Bozizé avait accepté sans réserve les termes d’un accord qui lui permettait de sauver sa tête et son fauteuil présidentiel, même si en contrepartie son pouvoir s’en trouvait réduit comme une peau de chagrin : gouvernement d’union dirigé par un Premier ministre inamovible issu de l’opposition et ayant les pleins pouvoirs ; engagement du président à n’être plus candidat à la fin de son mandat actuel ; intégration dans l’armée régulière de milliers de combattant de la Séléka, etc.

De retour en Centrafrique, le président a d’abord traîné les pieds avant de nommer le chef du gouvernement. Avant d’en faire autant concernant la formation du nouveau gouvernement. Non content d’avoir fait main basse sur certains maroquins importants, François Bozizé s’est permis d’adjoindre des ministres délégués aux portefeuilles dévolus aux rebelles. Si bien qu’aujourd’hui l’attelage gouvernemental semble tirer à hue et à dia. Pour ne rien arranger, cette équipe gouvernementale, ou ce qui est considéré comme tel, tourne au ralenti avec les ministres issus des rangs de la rébellion qui sont amicalement pris en otages à Sibut.

Plus que jamais, la paix semble fragile et on se demande quand est-ce que les eaux éternellement troubles de l’Oubangui-Chari vont enfin retrouver le calme. Comme on le sait, ce sont les populations, prises entre deux feux, qui sont les premières à payer un lourd tribut à cette guerre où elles sont victimes de toutes sortes d’exactions.

Dans ce genre de conflits opposant des troupes loyalistes à des forces rebelles et dont l’Afrique est, hélas, coutumière, c’est le combat pour le développement qui est toujours renvoyé à plus tard. C’est vraiment dommage pour un pays comme la Centrafrique, riche de ses ressources naturelles mais dont l’incapacité de la classe politique à parvenir à un minimum de consensus le condamne à rester au rang des nations les plus pauvres de la planète.

San Evariste Barro

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