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Vente et prostitution des enfants: le MJDHPC forme les acteurs de la chaine pénale
Publié le samedi 27 juin 2015  |  AIB
Barreau
© aOuaga.com par A.O
Barreau du Burkina : entre rentrée solennelle et 25e anniversaire
Jeudi 19 mars 2015. Ouagadougou. Centre international des conférences de Ouaga 2000. Le président de la transition, président du Faso, Michel Kafando, a présidé la cérémonie de rentrée solennelle ainsi que la commémoration du 25e anniversaire du barreau du Burkina. Photo : Joséphine Ouédraogo, ministre en charge de la Justice




Koudougou - Le ministère de la justice, des droits humains et de la promotion civique a organisé les 8 et 9 juin à Koudougou, une session d’appropriation de la loi n°011-2014 du 17 avril 2014 portant répression de la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et des accords de coopération relatifs à l’exploitation sexuelle des enfants au profit des acteurs de la chaine pénale.

Ils étaient une trentaine d’acteurs de la chaîne pénale de la région du centre ouest à prendre part à cette session de formation de deux jours. C’est le gouverneur de la région madame Alizata Dabiré/Sawadogo qui a présidé le déroulement des travaux de la session. En 2006, une étude réalisée par le Centre International pour les Enfants Disparus et Exploités relevait qu’au Burkina Faso, il n’existait aucune législation dans le domaine de la pornographie mettant en scène des enfants. Par ailleurs, il n’existe aucune incrimination de la vente d’enfants et de la prostitution des enfants dans la législation pénale burkinabè. La vente, la prostitution et la pornographie laissent pourtant des séquelles dans la vie des enfants qui en sont victimes. Outre les dommages physique, psychique et moral, la vente d’enfants, la prostitution et la pornographie des enfants portent atteinte à son droit à la famille, à la santé de la reproduction et exposent les victimes aux infections sexuellement transmissibles et au VIH/SIDA. La diffusion d’images pornographiques mettant en scène des enfants porte atteinte au droit au respect de la vie privée et à l’identité des victimes et peut être source de stigmatisation et de discrimination. En ce qui concerne la vente d’enfants, très souvent assimilée à la traite des enfants, le Ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale a fournit un certain nombre de statistiques allant de l’année 2000 à 2011. On note que la traite d’enfants a été estimée à environ 3246 garçons et à 3536 filles pour la traite interne. Pour ce qui est de la traite transfrontalière, on a dénombré environ 533 filles vendues et 785 garçons vendus. Ainsi, au regard de ces chiffres de l’année 2000 à l’année 2011, on peut estimer qu’environ 8100 enfants ont été victimes de la traite au Burkina Faso pour la période indiquée. C’est pourquoi en 2014, deux lois d’importances capitales ont été adoptées par l’assemblée nationale. Il s’agit de la loi n° 015-2014/an du 13 mai 2014 portant protection de l’enfant en conflit avec la loi ou en danger et de la loi 011-2014 du 17 avril 2014 portant répression de la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. Si ces lois renforcent le cadre juridique de protection de l’enfant vivant au Burkina Faso, il en demeure pas moins que leur effectivité dépend de l’appropriation par les acteurs de mise en œuvre que sont en grande partie les acteurs de la chaine pénale. C’est pourquoi, le MJDHPC en collaboration avec l’UNICEF organise dans une première étape cinq sessions d’appropriation au profit de 125 acteurs de la chaine pénale (police, gendarmerie, magistrats, avocats, GSP) dans cinq régions du Burkina Faso dont le centre ouest. L’objectif général de cette session de formation est de vulgariser la loi et d’inviter les acteurs de la chaine pénale à œuvrer pour son effectivité. C’est pourquoi au cours de cette formation, il s’est agit de façon spécifique, de permettre aux acteurs de la chaine pénale de s’approprier le cadre juridique de protection de l’enfant; de renforcer les capacités des acteurs de la chaine pénale dans la lutte et la répression exemplaire des coupables de l’exploitation de l’enfanten toute circonstance; d’outiller davantage les acteurs de la chaine pénale sur le droit de l'enfant d'être protégé contre l'exploitation économique et de n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social. Durant les deux jours de formation, les participants ont bénéficié de quatre communications qui les ont davantage outillés pour faire face au phénomène avec beaucoup plus d’efficacité.

François KABORE
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