Ziniaré - Le Conseil National de la Transition (CNT) a animé une conférence publique, ce jeudi 25 Juin 2015 à Ziniaré. L'objectif de cette conférence était de recueillir l'avis des citoyens sur le passage de la 4ème à la 5ème République à travers l'adoption d'une nouvelle Constitution.
Après l'insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014 qui a abouti à la transition politique, le peuple burkinabè est déterminé à opérer un changement dans la gouvernance politique. Dans cette dynamique, la réflexion sur un éventuel passage de la 4ème à la 5ème République à travers l'adoption d'une nouvelle Constitution est en cours au niveau du Conseil national de la transition (CNT). Et c'est pour recueillir les avis et les contributions des citoyens que ce présent débat public a été organisé à Ziniaré. Pour le député Hervé Ouattara, ce débat public va permettre aux populations de s prononcer sur l'avenir souhaité au Burkina Faso. Donc la mission du CNT est venue écouter la population de Ziniaré sur cette question. Après son mot introductif, MM Ismaël Diallo et Abdoul Karim Sango, juriste, se sont entretenus avec le public sur la question. Pour M. Diallo, la question est de savoir s'il faut garder la Constitution de 1991 et opérer des changements en certains points ou il faut carrément rédiger une nouvelle Constitution pour un véritable changement. Pour l'un ou l'autre cas, il a expliqué les fondements et les effets pour l'avenir de notre pays. Partant de l'évolution politique du Burkina Faso de la 1ère à la 4ème République, M. Diallo dira que c'est la révolution démocratique et populaire qui opéré un véritable changement. Revenant sur la question, il dira qu'elle divise les burkinabè mais on ne peut pas faire du neuf avec du vieux. Cependant, il précisera que la majorité des burkinabè pensent à une nouvelle Constitution qui limite le nombre de mandat présidentiel, verrouille l'article sur la limitation de ces mandats et réduit les pouvoirs du Chef de l'Etat. Cette nouvelle loi fondamentale doit également renforcer l'indépendance de la justice et mettre l'accent sur la séparation effective des pouvoirs. Pour Abdoul Karim Sango, cette nouvelle Constitution doit mettre en avant l'intérêt général au détriment de l'intérêt personnel et penser à un avenir pour les générations futures. Pour M. Sango, cette loi fondamentale doit définir les conditions du bien vivre ensemble des citoyens burkinabè. Malheureusement, pendant les 27 ans, le burkinabè pense qu'il méritait mieux que cet esprit d'injustice qu'il ressentait. Et ce sont les causes de l'insurrection populaire d'octobre dernier car les citoyens recherchaient la satisfaction légitime de leurs besoins et préoccupations, a relever Professeur Sango. Pour éviter de tel soulèvement populaire, il faut doter le pays d'une fondation solide à travers le changement de l'actuelle Constitution afin de rétablir la justice sociale et éradiquer la corruption et les autres fléaux qui minent notre société à tous les niveaux.
Après ces communications, les participants se sont demandés si le délai imparti à la transition permet la rédaction et l'adoption d'une nouvelle Constitution et la disponibilité de compétences et de moyens pour le faire. Le public a également fait des propositions sur l'application effective de cette future Constitution et pour la prise en compte des dimensions sociales et culturelles du pays dans cette loi fondamentale. Pour M Abdoul Karim Sango, des compétences existent pour la rédaction de cette nouvelle Constitution dont le vote pourra être couplé au deuxième tour de l'élection présidentielle ou aux élections municipales. Pour un véritable changement, la plupart a jugé nécessaire l'adoption d'une nouvelle Constitution pour notre pays pour plus de justice, d'égalité et d'équité.
Abdias Cyprien SAWADOGO