Cher Wambi,
Aux supplications, lamentations et jérémiades des paysans de Komkaga la réponse de Bon Dieu le mercredi 24 juin 2015 s’est voulue éloquente.
Une si grosse pluie sur la moitié Nord et l’Ouest du pays dit des hommes intègres à faire taire les oiseaux de mauvais augure qui, depuis le lancement de la campagne agricole, n’ont cessé de voir le diable partout.
Serait-ce un début de réalisation des prévisions des sorciers du ciel qui annoncent des pluies excédentaires dans la sous-région ?
En tout cas, cher cousin, ton oncle Lokré n’aura pas attendu le troisième chant du coq pour aller enfouir ses semences dans ces vieilles terres encore généreuses.
Mais combien sont-ils à lui avoir emboîté le pas en cette période cruciale de la saison ?
Par ailleurs, cher Wambi, cette seule pluie aura suffi à révéler, une fois de plus, la laideur de la capitale burkinabè, comme si les images du déluge du 1er septembre 2009 s’étaient déjà évadées de nos mémoires.
Simon Compaoré, cet illustre édile de la capitale qu’on n’oubliera pas de sitôt, et sa brigade verte ont fait ce qu’ils pouvaient, mais hélas ! des caniveaux bouchés par les sachets plastiques ; des haillons et autres ordures ménagères du fait de l’incivisme d’une nouvelle race de citoyens, toujours prompts à revendiquer mais jamais en phase avec la loi.
Bref, cher cousin, loin de promettre l’apocalypse, je te conseille tout de même de renforcer les fondements de tes cases, car sait-on jamais.
En attendant, courons rapidement vers les sorciers du ciel pour nous enquérir des relevés pluviométriques de la semaine du jeudi 18 au mercredi 24 juin 2015 dans nos différentes stations :
Dori = 1,2 mm ; Ouahigouya = 32,7 mm ; Ouagadougou-aéro = 85,3 mm ; Dédougou = 18,7 mm ; Fada N’Gourma = 7,7 mm ; Bobo-Dioulasso = 36,0 mm ; Boromo = 29,9 mm ; Pô = 13,8 mm ; Gaoua = 43,7 mm ; Bogandé = 33,9 mm.
Que sont-ils devenus, ces anciens maires de la capitale embastillés par les maîtres de la Transition pour indélicatesses dans les différents lotissements ?
Le peu que je puis te confier aujourd’hui, cher cousin, c’est que Séraphine Ouédraogo, ancien maire de Boulmiougou, qui a ouvert la voie et qui est détenue à Kaya, vient d’y être rejointe depuis le mercredi 24 juin par Joanny Ouédraogo (Boulmiougou), Pascal Ouédraogo (Sig-Noghin) et Adama Zongo (Tanghin-Dassouri). Quant à Zacharia Sawadogo de Nongr-Massom et Basile Kaboré de l’arrondissement 10, eux ont eu pour destination Yako, la capitale du Passoré.
Mais alors qu’ils n’avaient pas encore installé leurs quartiers, j’apprenais que leur homologue de l’arrondissement de Baskuy, Marin Casimir Ilboudo, avait été, lui auditionné avant d’être gardé à vue par les pandores.
Que peut-on bien reprocher à celui qu’on disait avoir hérité de la seule mairie de la capitale épargnée par les deals des parcelles ?
Maintenant que les langues commencent à se délier, cher Wambi, l’on me renvoie vers les magasins de l’OFNACER où il aurait trempé les babines dans la vente d’un terrain à une société de transport en commun de la place.
Oui, cher cousin, le fait est si insolite qu’il n’a pu laisser les usagers de la Nationale 4 indifférents ce jeudi 18 juin dernier.
Mais de quoi s’agissait-il ?
Eh bien, un convoi d’une cinquantaine de remorques, de containers et de mini chars de combat en direction de la frontière Est du Burkina. Maintenant à la question de savoir où allait-il et pour quelle mission, je ne saurais répondre, cher cousin.
Toujours dans les labyrinthes de la grande muette, faut-il le rappeler, le pays dit des hommes intègres a acquis ces dernières années des avions de combat A-29 Super Tucano du constructeur brésilien Embraer. Des bijoux tout aussi convoités que de haute technologie, ce, d’autant plus qu’à travers le monde 50 autres pays ont exploré au bonheur cette piste brésilienne.
Cette année, et à la faveur du salon du Bourget en France, le Ghana et le Mali nous ont emboîté le pas, en commandant respectivement cinq (5) et six (6) de ces avions.
Selon une source officielle, le Ghana utilisera ses appareils pour l’entraînement et de surveillance des frontières et des missions de sécurité intérieure. Le Mali, lui, en sus de la surveillance des frontières, de l’entraînement et de la sécurité intérieure, inclut dans le contrat un « support logistique » et un programme «d’entraînement pour les pilotes et mécaniciens» de l’armée de l’air.
Mais comment s’empêcher de croire que la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme à inciter les deux Etats à se doter d’armes dissuasives, surtout pour que quand on veut la paix on prépare la guerre ?
Ai-je menti, Tipoko ?
■ Une autorité de la Transition a cru bien faire en distribuant des enveloppes aux militaires dans différentes garnisons au cours de ses sorties. Ce geste de «générosité» n’a pas été du goût de la hiérarchie militaire, qui estime que c’est une attitude déplacée pouvant semer le trouble dans les rangs. La Grande Muette étant un corps soumis à une certaine discipline, on ne peut pas se permettre de distribuer des feuilles à ses éléments comme à un djandjoba. Au cours d’une réunion, les chefs militaires ont tenu à fustiger le comportement de l’autorité dont il est question et souhaité qu’une telle aumône ne se répète plus de façon ostentatoire.
■ Le CDP nouveau est véritablement en marche avec le président Eddie Komboïgo. En effet, depuis quelque temps, il multiplie les visites aux partis politiques et aux organisations de la société civile. Ainsi, l’expert-comptable et son équipe ont rencontré la NAFA, le Faso Autrement, le NTD et le CAR sauf erreur. On imagine que l’ex-majorité ira jusqu’au bout de ses concertations en allant au siège du MPP et aussi du Balai citoyen.
■ En février dernier, le Projet d’appui au développement du secteur minier (PADSEM) avait lancé un appel d’offres restreint pour un lever cartographique au profit du Bureau des mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB). La date limite du dépôt des offres est intervenue en début avril 2015. Mais il nous revient qu’à la 2e semaine du mois de mars, c’est-à-dire avant la date butoir, des agents du BUMIGEB, qui auraient pris part à l’évaluation des offres techniques, auraient rencontré des responsables d’une des entreprises candidates basées à Montréal. Y a-t-il délit d’initié ? Mystère et boule de gomme. Pour sûr, la procédure n’étant pas totalement liquidée, ce serait bien que les autorités compétentes se penchent sur la question afin d’y voir plus clair, car plus rien ne doit être comme avant.
■ Pendant qu'à Mané et à Tèma l'heure est aux travaux champêtres, les cousins de Boulsa sont aux réjouissances populaires. La preuve, le dassandaga qu'organisent ce week-end l'Association Nayinéré pour le développement du Namentenga (ANDN) et celle des ressortissants de la localité sur le site d'exposition du secteur 17 (Sambin-Barrage), derrière la clinique Notre-Dame de la Paix. Du 26 au 28 juin, vous aurez au menu une exposition-vente des produits de la province organisatrice et de celles voisines et ... un grand match de football entre les professionnels de la coalition Mané-Tèma et les amateurs de Namendé le samedi à partir de 16 h. Ils nous ont provoqués, ils en tireront les conséquences. Foi d'un cousin convaincu.
■ Quel sort s'acharne contre Pitmoaga, ce patelin de Kokologo, à la sortie ouest de Ouagadougou? D'aucuns se posent la question au regard des drames qui s'y sont produits ces derniers jours. En effet, le 17 juin, suite à une intoxication alimentaire survenue lors d'un événement social, deux ressortissants y perdaient la vie pendant que des dizaines d'autres étaient admis dans des centres de santé. Juste une semaine après, soit le 24, suite à la pluie torrentielle qui s'est abattue sur presque toute l'étendue du territoire, deux élèves trouvaient la mort, emportés par les eaux alors que neuf autres étaient sauvés in extremis. Que se passe-t-il ? La question mérite d'être posée.
■ IOWTAA, c’est le nom de l’association des ressortissants des localités de Dankana, Legmoin et Tobo situées dans le Sud-Ouest du Burkina. Quand ses membres se réunissent dans la capitale, ça donne des journées culturelles dagara, et c’est du 26 au 28 juin 2015 à la Cité AN II, non loin du siège de l’AMBF. Occasion de renforcement des liens sociaux entre fils et filles des mêmes localités, c’est également le lieu pour les Burkinabè de faire mieux connaissance avec la culture dagara et tout son corollaire de bonnes choses. Vous y êtes donc attendus.
Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."
Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé