Le jeudi 25 juin 2015, une équipe de journalistes a été conduite à Tenkodogo par la Direction de la communication et des relations publiques de la gendarmerie nationale. Objectif, lui présenter des auteurs présumés de dégradation volontaire aggravée de biens ainsi qu’un réseau de faussaires de permis de conduire. Deux affaires distinctes qui valent aux différents incriminés d’être présentement retenus à la brigade de recherche (BR) du chef-lieu de la province du Boulgou, en attendant d’être présentés au Procureur du Faso.
C’est le commandant de la Compagnie de gendarmerie de Tenkodogo, Almissi Savadogo, assisté de ses collaborateurs immédiats qui a éclairé la lanterne des hommes de médias sur les deux affaires. S’agissant de la première, on retient que le lundi 15 juin 2015, trois gendarmes au poste de sécurité routière de Cominyanga en voie d’ouverture, étaient en service de sécurisation sur l’axe Comiyanga-Ouargaye. Entre 19 heures et 20 heures, sur le chemin du retour, les éléments ont senti qu’ils étaient suivis par une dizaine de motocyclistes. Ils ont alors marqué un arrêt pour comprendre l’attitude de ces derniers. C’est ainsi que le groupe de motocyclistes s’est disloqué. Les gendarmes ont tout de suite compris qu’ils avaient affaire à des fraudeurs dont c’est habituellement le comportement quand ils aperçoivent un agent de sécurité. Dans leur fuite, un d’entre eux est tombé et est resté sous sa monture et la charge qu’il transportait. A ses appels au secours, les gendarmes lui sont venus à l’aide. Constatant qu’il n’est pas gravement blessé, l’infortuné a été conduit à la brigade territoriale (BT) de gendarmerie de Ouargaye.
Le mardi 16 juin 2015, vers 8 heures, la brigade a été informée de la découverte d’un cadavre dans les environs du village de Yonrga. L’équipe de constatation dépêchée sur les lieux fut contestée par un groupe de personnes qui s’y trouvaient, au motif que ce sont eux qui sont à l’origine de la mort de leur frère. C’est la police qui a dû alors effectué lesdites constatations. La dépouille fut par la suite transportée à la BT par des manifestants estimés à 400 personnes qui voulaient y mettre le feu avec tout le personnel. Comme condition avant d’enlever la dépouille, la foule a exigé la restitution des engins et des produits prohibés saisis auparavant par la brigade. Pour apaiser la situation, cette condition fut acceptée. Les manifestants ont alors insisté pour qu’on leur livre pour être lynchés les gendarmes qu’ils avaient assiégés. Un renfort a réussi à exfiltrer les «otages», ce qui a poussé les frondeurs à saccager la brigade en mettant le feu à un hangar détruisant beaucoup de matériel de travail. Des interpellations ont permis de mettre présentement 15 personnes en garde à vue en attendant de les présenter au Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Tenkodogo pour répondre de ce qui leur est reproché.
L’ordre et l’autorité de l’Etat seront toujours rétablis
Concernant la seconde affaire, toujours selon le commandant de la Compagnie de gendarmerie de Tenkodogo, depuis novembre 2014, le directeur régional (DR) des Transports du Centre-Est, Désiré Thiombiano, a constaté une anomalie sur une autorisation provisoire de permis de conduire pendant qu’il apposait sa signature sur ces documents. Plus tard, après avoir collé un timbre sec sur les diplômes, le DR, après une seconde vérification, constate encore des bizarreries. C’est ainsi qu’il fait appel à la BR de gendarmerie de Tenkodogo pour des investigations. Au total 319 faux permis de conduire et deux autres déjà délivrés à leurs titulaires sont récupérés. Le présumé auteur de ces malversations n’est autre que l’agent de la DR des Transports chargé de l’établissement des documents, qui agissait en complicité avec plusieurs responsables d’auto-écoles. Par des procédés illégaux, ils réussissaient à empocher entre 31 000 et 200 000 francs CFA selon les clients. Les faussaires, a souligné le commandant, sont susceptibles de poursuites. Eux aussi seront conduits devant le Procureur incessamment pour répondre de leur forfait.
Le commandant de la Compagnie de gendarmerie de Tenkodogo et ses hommes sont fermes. Tant que les règlements seront bafoués, ils seront sur le terrain pour rétablir l’ordre et l’autorité de l’Etat. Pour toute action menée de façon illégale, les responsables répondront devant les juridictions compétentes. Les populations sont invitées à signaler toute irrégularité en appelant gratuitement au 10 10, au 17 ou encore au 16. Quant aux détenteurs de faux permis, ils ont grand intérêt à les restituer dans les meilleurs délais, sous peine de poursuites judiciaires.
D. Evariste Ouédraogo