Dans le cadre de la 11e édition du festival de films sur les droits humains et de la liberté d'expression, Ciné Droit libre a projeté en avant-première pour les hommes de médias dans la soirée du mardi 23 juin au sein de l'Institut français, le film documentaire intitulé : «Une révolution africaine : les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré».
Après 27 ans de règne sans partage au Burkina Faso, le président Blaise Compaoré annonce officiellement le 21 octobre 2014,sa volonté de modifier la Constitution. Pour l’opinion publique burkinabè, il s’agit d’un prétexte pour se maintenir au pouvoir. S’ensuit alors une vague de protestations et de contestations à travers tout le pays: blocage de rues, meetings et marches tous azimuts. Le 30 octobre, jour du vote de la loi à l'hémicycle, la colère de la population atteint son paroxysme. Aux quatre coins du pays, des millions de personnes descendent dans la rue pour signifier leur désapprobation. A Ouagadougou, l'Assemblée nationale est prise d'assaut puis incendiée par une foule de manifestants en colère. Les domiciles et entreprises appartenant aux dignitaires du régime sont systématiquement mis à sac : le pouvoir est littéralement dans la rue. Le président Compaoré tente désespérément de reprendre le contrôle de la situation, mais se heurte à une nouvelle situation. Son départ est désormais exigé par la population et une partie de l'armée. Face à la foule déchaînée, plus de choix. Le vendredi 31octobre 2014, le régime de Blaise Compaoré s’effondre tel un château de cartes. En compagnie des membres les plus proches de sa famille, le président quitte le pays en destination d’un pays voisin. Tel est le synopsis du film «Une révolution africaine : les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré ». Ce film documentaire du collectif «Droit Libre TV », d'une durée de 1h 45 mn, a été projeté en avant-première le mardi 23 juin 2015 à l'Institut français de Ouagadougou. Sa diffusion officielle interviendra dans la soirée du 28 juin 2015 au ciné Burkina à Ouagadougou, à l'occasion de l'ouverture officielle de la 11e édition du festival Ciné Droit libre. Composée essentiellement de journalistes, d’activistes des droits humains et de la liberté, l’équipe de réalisation dudit documentaire, selon le co-réalisateur Gidéon Vink, a activement pris part à l’insurrection populaire d’octobre 2014 tout en collectant l’information pour leurs rédactions respectives. Tout en reconnaissant leur détermination à montrer aux Burkinabè un pan important de leur histoire, les hommes de médias ont félicité l'équipe de réalisation du film. «Ces confères engagés pour les droits humains ont frôlé tous les dangers de la mort pour nous présenter ce film qui marquera à jamais l'histoire du Burkina Faso», a déclaré un cinéphile. Mais pour certains journalistes cinéphiles, la lutte est loin d’être achevée. Le combat pour l’avènement de la démocratie et de la liberté, selon ceux-ci, se poursuit à travers la tenue et la réussite des élections générales à venir. Le producteur exécutif de ladite œuvre cinématographique, Abdoulaye Diallo a, dans la même veine, annoncé que des débats sur la citoyenneté seront organisés dans les jours a venir. La 11e édition est prévue se tenir du 28 au 4 juillet 2015 à Ouagadougou sous le theme : «Quand la jeunesse se met debout !...».
Elélé KANTORO
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