Les ministres en charge des Infrastructures et des Transports des Etats-membres de l’Union économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), de la Guinée Conakry et du Ghana se sont retrouvés à Ouagadougou le 19 juin 2015 pour leur troisième réunion. Il s’est agi de trouver des solutions à la problématique de la surcharge sur les routes des Etats-membres.
Dix ans après l’adoption du règlement 14 relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les Etats-membres de l’UEMOA, son application demeure un problème. C’est pour ce faire que les ministres en charge des Infrastructures et des Transports des pays-membres, de la Guinée Conakry et du Ghana se sont réunis à Ouagadougou pour discuter de la problématique des surcharges routières. Car environ 80% des camions sur les routes de la zone UEMOA roulent en surcharge. Cette réunion des ministres a été précédée d’une rencontre des experts et d’une concertation avec les directeurs généraux des ports de la sous-région. A l’issue de la rencontre, les ministres ont pris des résolutions pour que le règlement 14 soit appliqué dans les Etats car, ils estiment que la surcharge occasionne une dégradation des routes pour un coût estimé entre 35 à 45 milliards de FCFA selon les Etats.
Selon le représentant du président de la Commission de l’UEMOA, Georges Essore Barcola, la route constitue la clé de voûte du processus d’intégration en cours dans l’espace communautaire et le transport a toujours constitué un secteur prioritaire d’investissement. Malgré ces INVESTISSEMENTS, a-t-il regretté, le réseau routier présente des niveaux de service peu satisfaisants. Pour lui, la démarche de l’UEMOA est de réduire le taux de camions en surcharge de 10% par an, pendant les trois prochaines années et d’aboutir à l’horizon 2017, à un taux moyen de camions en surcharge inférieur à 50%.
Quant au chef de la coopération à l’Union européenne, Thierry Barbe, son souhait est de voir adopter un plan d’action qui soit réaliste afin de permettre une harmonisation des pratiques dans l’ensemble de l’espace UEMOA. « Les partenaires techniques et financiers attendaient aussi un signal politique clair que pourrait constituer le démarrage simultané, dans les Etats, du délestage de la surcharge extrême », a-t-il indiqué.
Le président du conseil des ministres des Infrastructures et des Transports de l’UEMOA, le nigérien Ibrahim Nomao, a invité les directeurs généraux des ports autonomes de l’espace UEMOA, du Ghana et de la Guinée Conakry à s’investir davantage dans l’éradication de la surcharge des véhicules poids lourds sortant de leur enceinte. Car, a-t-il poursuivi, dix ans après l’adoption du règlement 14, aucun pays ne l’applique intégralement. Pour lui, cette situation engendre chaque jour la perte d’une partie importante du patrimoine routier et met à rude épreuve les budgets des Etats. « Des infrastructures conçues pour une durée de vie de plus de quinze ans ne durent guère plus de trois ans du fait de la seule surcharge routière », a-t-il illustré.
Adama SEDGO
Amadou DICKO
(Stagiaire)