L’association des journalistes « Média’Vert » a organisé, en collaboration avec la fondation des amis de la nature (NATURAMA), un panel sur les liens entre les changements climatiques et les zones humides au Burkina Faso, le 17 juin 2015 au Centre national de presse Norbert-Zongo.
Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la désertification, le président de la fondation des amis de la nature (NATURAMA), Souleymane Zèba, le point focal de la convention de Ramsar au Burkina Faso, Lamech Kaboré et le chercheur Jean Marie Ouadba ont co-animé un panel sur les liens entre les changements climatiques et les zones humides, le 17 juin 2015. Les zones humides, peuvent être définies comme l’ensemble des retenues d’eau, qu’il s’agisse des lacs, mares, barrages, marécages. Elles sont utilisées pour l’agriculture, la pêche, l’élevage aussi bien par les populations riveraines que les transhumants. Elles représentent de ce fait le carrefour de l’activité économique rurale. Pour les trois communicateurs, les zones humides sont au cœur des changements climatiques parce qu’elles sont impactées par ceux-ci. « En effet, de par le monde, on ressent ces effets par l’assèchement de certaines d’entre elles. Au Burkina Faso, l’impact est criant parce qu’on a de plus en plus une diminution des superficies de zones humides, en témoigne la diminution du niveau de l’eau des trois barrages de Ouagadougou », a expliqué le chercheur au Centre national de la recherche scientifique et technologique, Jean Marie Ouadba. De la même manière, de l’avis des panélistes, une gestion durable de ces zones peut participer paradoxalement à la lutte contre les effets des changements climatiques. « Un meilleur entretien des barrages de Ouagadougou aurait permis d’éviter les inondations du 1er septembre 2009 », a argumenté le point focal de la convention Ramsar, Lamech Kaboré. Conscients de cette interdépendance, plusieurs acteurs tels que l’Etat à travers la ratification du traité de Ramsar, Naturama ou l’ Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) conjuguent leurs efforts pour une gestion durable des zones humides au Burkina Faso. Pour le président de NATURAMA, Souleymane Zèba, la durabilité des zones humides passe par une implication des populations riveraines, à travers une approche holistique plutôt qu’un chapelet de projets. C’est pourquoi sur les sites comme la mare d’Oursi, le lac d’Higa et le fleuve Sourou, la fondation s’évertue, à travers des activités de sensibilisation et d’éducation à l’environnement, le reboisement des berges, la réalisation de forages, la formation à des activités génératrices de revenus, à responsabiliser les populations dans la gestion de ces zones. L’adoption d’une politique nationale pour l’aménagement des zones humides assortie d’un plan d’actions et d’un guide pour l’aménagement durable de ces zones sont des points positifs à mettre à l’actif de l’Etat burkinabè. En entendant un recensement exhaustif des zones humides, à ce jour, le ministère de l’Environnement a dénombré 15 sites avec une superficie de 600 000 ha et 1714 retenues d’eau.
Nadège YE